Archives municipales - Patrimoine - Fontenay-sous-Bois

Du Bois de Vincennes aux Alouettes

Du Bois de Vincennes aux Alouettes

Le Bois de Vincennes

Au début le Bois de Vincennes faisait entièrement partie du territoire fontenaysien.

Les premiers Capétiens en accaparèrent une grande superficie. De nombreuses abbayes parisiennes reçurent le privilège d'y ramasser du bois mort.

Philippe Auguste (1165-1223) fit clore tout le bois d'épaisses murailles afin d'en faire une réserve de gibiers. Son cousin Henri, roi d'Angleterre, lui envoya des cerfs, des daims et d'autres bêtes sauvages à chasser.

Sous Louis XV, le bois est tranformé en promenade publique. On y accède par six portes percées et gardées. Fontenay y avait sa porte ( placée au niveau de la gare)


Après la Révolution, le Bois de Vincennes est géré comme bien national. 

Les contours des communes sont redessinés. Une partie du bois rejoint le territoire communal.

En 1830, le bois devient terrain militaire. 

Le camp de Saint-Maur est sur le territoire de Fontenay-sous-Bois.

En 1860, par la loi du 24 juillet, l'Etat cède les terrains du bois à la Ville de Paris pour en faire une promenade. 

Afin de financer les travaux, confiés à Alphand, la ville de Paris est autorisée à aliéner les terrains en bordure du bois. Alphand le fait aménager dans un goût anglais prisé par l'empereur: le domaine est reboisé, creusé de reliefs et de lacs. Le lac de Gravelle, alimenté par les eaux de la Marne sert de réservoir pour les autres lacs et rivières qui sillonent le parc.

En 1864 la ville de Paris cède une bande de terrain aux villes limitrophes, appelée la "zone retranchée du Bois de Vincennes". 

A Fontenay, celle-ci inclut le lac des Minimes et le chalet de la Porte jaune.

Des terrains sont vendus pour l’établissement de lotissements avec un régime strict de servitudes ; les terrains se vendent mal. 

La ville de Paris reste propriétaire des voies desservant les terrains lotis, alors même que ces derniers sont inclus dans le territoire communal. 

Une bataille s’engage entre la ville de Paris et les villes limitrophes du Bois pour l’entretien et l’aménagement des avenues ; à Fontenay, sont concernées les avenues Marigny, des Charmes, des Marronniers, de la Pépinière et de la Porte jaune.

En 1919, par la loi du 19 avril, le déclassement de l’enceinte fortifiée de Paris est décidé, ainsi que l’annexion au territoire de la capitale, des terrains compris dans la zone des servitudes militaires et dans le périmètre des Bois de Boulogne et de Vincennes. 

Une grande enquête est lancée pour identifier les « commodo & incommodo » de l’annexion de ces terrains dont certains appartiennent aux territoires des communes, qui s’opposent à la perte de territoire et des taxes qui y sont attachées.

En 1968, est créé un Syndicat intercommunal pour la réalisation de l’assainissement et la viabilité des avenues. 

Le transfert de propriété est signé le 28 août 1969 et les travaux sont réalisés entre 1971 et 1972.

Allée du Bois de Vincennes, sans date
Allée du Bois de Vincennes, sans date

Carte postale du bois de Vincennes

Fonds D. Codevelle

Gravure représentant le Couvent des Minimes, Bois de Vincennes
Gravure représentant le Couvent des Minimes, Bois de Vincennes

Fonds D. Codevelle

La Plaine

Photographie d'une charrette de foin dans la plaine, sans date
Photographie d'une charrette de foin dans la plaine, sans date

Photographie d'un champ de choux situé dans la plaine, sans date
Photographie d'un champ de choux situé dans la plaine, sans date

Le flanc Nord-Est de la ville n'était jusqu'aux années 60 que champs, vignes et jardins.

Composé de lieux dits aux parcelles allongées, il était parcouru par des sentiers et des chemins qui portaient le plus souvent le nom du lieu dit traversé. 

Quelques maisons simples y avaient été construites ça et là, souvent en bois.

Les Fontenaysiens l' appelait la Plaine

En 1952 la surface agricole se répartissait ainsi :

  • 145 ha de vergers et de culture fruitière
  • 68 ha de terres labourables
  • 25 ha de culture maraichère et florale
  • 8 ha de terres incultes

Les élevages ont déjà disparu.

Le Quartier Pasteur-Rousseau

Ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'urbanisation va s'opérer dans ce quartier. 

En effet sur la carte de 1874, on peut remarquer de très grandes propriétés terriennes réservées à l'exploitation agricole et horticole.

Les chemins tracés à cette époque serviront de support aux principales voies de communication actuelles.

Malgré la construction de la ligne de chemin de fer et l'apparition du premier train le 22 septembre 1859 sur le terraitoire fontenaysien, la commune demeure, grâce à la proximité du Lac des Minimes et du Bois de Vincennes, un centre de promenades et un lieu de villégiature des plus recherchées dans la banlieue parisienne.

Un Fontenay résidentiel apparait peu à peu en lisière du bois et de la ligne de chemin de fer.

Pour conserver son aspect actuel au bois et pour favoriser la construction de maisons de plaisance, la ville de Paris a décidé de refuser l'établissement d'usine sur tout le périmètre. Le Baron Haussmann, maitre d'oeuvre des transfomations de la capitale sous le Second Empire pousse les industries hors de Paris. Toutefois, les industriels qui souhaitent s'installer sur la commune ne sont pas accueillis avec enthousiasme.

Le conseil municipal repousse l'implantation d'une fabrique, prétextant de graves inconvénients pour la santé et la sécurité publique.

L'objectif des élus de l'époque étant de préserver la population et de ne pas faire fuir les bâtisseurs de résidences. Malgré tout des industries finissent pas s'installer d'autant que la proximité de la gare de marchandises de Vincennes et la gare de Fontenay se révèlent des atouts majeurs.


Au cours des années 1930 des entreprises modestes s'installent petit à petit. 

Le tissu urbain se trame entre le chemin de fer et le carrefour des Rigollots notamment autour des axes prinicpaux (rue Pasteur, rue Jean-Jacques Rousseau, rue Dalayrac). 

Parallèlement plusieurs ensembles d'habitations bon marché (HBM) se construisent: rue Pauline (1931), rue Pasteur (1931) et rue Jean-Jacques Rousseau (1932 et 1957).

Peu à peu le quartier se dessine, les grandes parcelles se morcellent au profit d'un habitat individuel cossu localisé au sud-est du quartier; contrairement au nord où l'on retrouve un habitat collectif, de petites entreprises et un habitat individuel modeste.

Après 1960, de nouveaux équipements se construisent dans le quartier comme le groupe scolaire Pasteur, l'agrandissement de la crèche départementale, le gymnase Delaune ou la réhabilitation de propriétés à vocation sociale (PMI, centre de santé).

Le Quartier Les Parapluies

A la croisée de trois communes (Fontenay, Montreuil et Vincennes) et de deux départements (Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), le quartier des Parapluies est bâti sur un dévers important: 70 m rue Coli et 104 rue des Quatre Ruelles.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle on y laboure de grandes parcelles de terre. 

Les cultures bénéficient des abondantes eaux de sources situées dans le secteur. Des chemins d'accès quadrillent ces larges parcelles. 

Le chemin de Grande Communication n°19 (devenue l'avenue de Stalingrad) est déjà réalisé. Il contribue aux projets de liaison des communes voisines.

Fin XIXe-début XXe, la parcellisation des grandes propriétés se multiplie. Peu de constructions sont édifiées, la culture des terres demeure la priorité de la population.

Les principales voies de communication sont renforcées ou réalisées de façon définitive.


La proximité des 13 hectares de carrières de gypse de Montreuil, la construction de l'hospice intercommunal puis l'industrialisation naissante (construction de l'usine des Parapluies en 1902) sur la commune ont certainement contribué à la naissance de l'urbanisation du quartier.

Au milieu du XXe siècle, une multitude d'habitations modestes vont remplacer les terres agricoles.

Les voies de communication s'amplifient créant de nombreux ilôts dont la densité de constructions est assez importante.

Le Quartier du Village

Dominées par l'église, les maisons du bourg s'étageaient sur le flanc sud-ouest de la haute colline qui domine la vallée de la Marne.

Sur la hauteur se trouvaient le moulin des Carreaux et le moulin des Rosettes.

Depuis le Moyen-Age, les maisons du village sont organisées en étoile, dont le centre est l'église Saint-Germain, le long des chemins principaux.

Les maisons sont modestes, réalisées pour la plupart en moellons enduits à la chaux. Il s'agit principalement de fermes ou d'exploitations viticoles.

De Paris on accédait au village en longeant les murs du parc de Vincennes.

L'entrée du village était marquée par une place à l'intersection de la ruelle des Ormes (rue du Commandant Jean-Duhail) et de la rue Saint-Vincent. Une croix à l'abri d'un orme marquait ce lieu.

On suppose que la rue du Cheval-Rû était la rue principale du village.

L'extrémité nord du village était également symbolisée par une croix dite "croix de l'érable" qui se situait en haut de la rue du Colombier (rue de Rosny).

Le mauvais état des rues et chemins, souvent à forte pente et ravinés par les pluies, a longtemps contribué à isoler la commune de Fontenay.


A partir de 1830, le gouvernement français décide de faire ériger une ceinture fortifiée devant Paris pur défendre la capitale d'éventuelles attaques étrangères.

Du fait de situation géographique , la crête de Fontenay (100m d'altitude) a été retenue comme site de défense.

La construction de la Route Stratégique (boulevard de Verdun et Boulevard Gallieni) a renforcé l'isolement du centre ancien.

Sur le plan de 1874, seul le coeur du village est fortement urbanisé. Des immeubles ou maisons de ville à 3 ou 4 étages bordent les voies dont la plupart ont été pavées afin de faciliter le transport des biens et des personnes.

Le parcellaire se caractérise par des bandes étroites et plutôt perpendiculaires aux voies.

Les coeurs d'ilôt étaient réservés aux potagers et aux cultures maraichères.

L'urbanisation s'intensifie au début du XXe siècle mais le coeur du village conserve son identité.

Le Quartier Le Plateau

L'urbanisation de l'actuel quartier du Plateau est relativement tardive en regard des autres quartiers du centre ancien.

La culture ayant constitué le travail principal de la population, les terrains situés au nord de la ville ont donc été longuement exploités d'autant qu'ils bénéficiaient de l'abondance des eaux de source.

Peu à peu la culture de la terre se réduit et l'on voit apparaitre dès la seconde moitié du XIXe siècle, une parcellisation des grandes terres agricoles. Cette parcellisation s'effectue suivant le principe de la desserte par rapport aux chemins ruraux tracés par les agriculteurs.

Ces chemins ruraux ayant eux-mêmes été tracés en fonction du relief accentué dans cette partie de la ville.

La fin du XIXe siècle voit apparaitre les premières habitations, la consolidation des chemins et la création de nouvelles voies.

La plus importante pour le quartier sera probablement la création de l'avenue Danton décidée en 1901 et réalisée en 1910 afin de prolonger la rue Charles-Bassée jusqu'à la rue des Quatre-Ruelles en limite de Montreuil.

Ce phénomène va s'accroitre avec l'augmentation de la démographie et l'arrivée des immigrants italiens après 1920. Cette communauté, venue des régions pauvres de l'Italie du Nord, s'installe près des gros chantiers ouverts dans la Région parisienne comme par exemple la reconstruction du viaduc de Nogent-Le Perreux, les carrières de gypse à Fontenay ou à Montreuil.

De fait chaque famille fait l'acquisition d'un terrain pour y construire une habitation de failble importance. 

Très vite le morcellement s'accentue et s'organise perpendiculairement aux voies et chemins.

Quartier La Redoute - Le Fort

De par son aménagement sporadique, ce quartier offre une image hétérogène au niveau de l'architecture, de l'occupation de l'espace et du contraste du bâti et du non bâti.

Le quartier se situe essentiellement sur une partie du versant Est de la route stratégique (actuels boulevard de Verdun et boullevard Gallieni).

Jusqu'au début du XIXe siècle, l'ensemble des terrains situés dans ce quartier est réservé à la culture maraichère. Aucune habitation n'était recensée dans le secteur.

A partir de 1830, de par sa situation géographique, la crête de Fontenay avec ses 100m d'altitude a été retenue comme site de défense.

Afin de défendre la capitale contre les attaques étrangères, le gouvernement décide d'ériger une ceinture fortifiée tout autour de Paris. Le comité des Fortifications avait retenu trois principes :

  1. La construction d'une suite de redoutes en maçonnerie à 2 000m de distance du mur des fermiers généraux. Les ouvrages sont distants les unes aux autres de 1 400 à 2 000m. 
  2. La construction d'une seconde ligne de défense périphérique extérieure à la première.
  3. La construction d'une route stratégique.

A Fontenay ont été construits les ouvrages suivants:

  • La Route stratégique en lieu et place de la route de crête.
  • La Redoute de Fontenay 

Les travaux du fortin ont été commencé en 1831 par Vauban et achevés par Souhant en 1832. Sa superficie est de 2, 81 ha 

  • Le Fort de Nogent

Le premier Fort a été exécuté puis restauré et revêtu de pierres sèches en 1832.

Ce fort en terre est ensuite remplacé par un ouvrage définitif en 1841. Sa superficie est de 24, 60 ha dont 18 hectares sur le territoire de Fontenay.

Bien que situé sur la commune, le Fort a pris le nom de la ville qu'il était supposé défendre, en l'occuence la ville de Nogent-sur-Marne.

Dès sa construction, cet équipement a servi de cantonnement des troupes de défense lors des trois grands conflits : les guerres de 1870, 1914 et 1940.

Aujourd'hui l'édifice appartient à l'Etat et accueille les bureaux de recrutement de la Légion Etrangère et un cantonnement de la garde républicaine.

Les contre-forts ont été acquis par la commune dès la fin des années 50 afin d'y réaliser des équipements publics : le stade Le Tiec, le stade Merlen et le Parc des Epivans.

L'emprise du Fort est actuellement de 12,64 ha.


A partir des années 60, le programme initial de la ZUP prévoit la construction de la résidence Romain Rolland sur l'emplacement de la Redoute.

A partir des années 70, toute la partie nord du quartier se transforme radicalement avec la construction de nombreux équipements.

Le quartier de la Redoute vue de la rue Guérin-Leroux
Le quartier de la Redoute vue de la rue Guérin-Leroux
Projet du quartier, 1962
Projet du quartier, 1962

Quartier Les Alouettes

De tout temps, les terrains situés à l'est de la ligne de crête ont constitué une réserve maraichère importante notamment pour la culture des fruits. On y trouvait aussi de vastes étendues de prés et de prairies, des oseraies au lieu-dit des marais et des espaces boisés au lieu-dit du Bois-galon et du Bois de l'Aulnay.

A l'extrême est, les terrains étaient plus humides et plus marécageux sans doute à cause de la présence d'un ruisseau.

Malgré l'éloignement du centre ancien qui est le lieu de vie du village, ce secteur est relativement bien desservi par de grands chemins de communication;

En 1835, le conseil municipal demande que soit rétablie une route départementale de ceinture pour servir de communication avec Rosny et Villemomble sur l'emplacement d'un chemin.

La création de cette voie en 1841 puis la mise en oeuvre de la ligne de chemin de fer Paris-Mulhouse en 1856 vont bouleverser la physionomie de la ville.


La création d'une importante zone d'activités constitue l'élément clé du projet de la ZUP.

Toutefois le centre d'activités tertiaire proposé par le projet initial de Marcel Lods et Henri Beauclair est jugé insuffisant au regard du nombre d'habitants prévus dans la ZUP. La commune propose dès 1965 de dgager une zone industrielle de 15 à 20 hectares située de chaque côté de la ligne de chemin de fer.

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