Cueillette d'octobre
L’année dernière, le service des archives enrichissait son fonds iconographique avec ces 11 photographies, retrouvées dans la propriété de M. Ledoux, dans le Loiret.
Ce dernier était arboriculteur à Fontenay et ces documents nous laissent à penser qu'il s'agit des vues de ses exploitations.
Le terroir de Fontenay n'a pas toujours été recouvert de vergers.
Au Moyen-Age, la vigne recouvrait plus de 80 % de notre territoire agricole.
Mais au XIXe siècle, avec la maladie du phylloxéra et la concurrence des vins du Sud, elle disparait peu à peu au profit de l'arboriculture, du maraîchage et de la floriculture.
Les cultures fruitières reprennent le parcellaire foncier en lanière des vignes.
Les murs d'enceinte et de refend accentuent le cloisonnement et le quadrillage du paysage fontenaysien.
Les vergers fontenaysiens n'ont ni la renommée et ni l'étendue de ceux de Montreuil mais les exploitants de notre ville n'ont pas hésité à utiliser les méthodes mises au point pas leurs voisins.
Ils bénèficient du même sous-sol, favorable à ce type de culture; un sous-sol composé de roches sédimentaires comme le calcaire, le gypse ou l'argile de la Marne.
Les photos montrent des variétés de poiriers, pêchers et pommiers, plantés en espaliers et contre-espaliers. L'espalier est la forme verticale et plate de l'arbre obtenue grâce à une taille savante et qui pousse le long d'un mur. La plantation en contre-espalier n'a pas de mur tuteur.
Le plâtre qui enduisait les murs servait à emmagasiner la chaleur de la journée. Elle était ensuite diffusée la nuit et ainsi permettait un meilleur mûrissement des fruits. L’enduit avait également pour fonction le palissage des arbres. Les cultivateurs palissaient « à la loque », ce qui explique l’épaisseur de 3 à 4 cm de ces enduits.
Le palissage à la loque consiste à entourer les branches d’un morceau d’étoffe que l’on plante avec un clou dans le mur.
Le gypse qui permet d'obtenir ce plâtre abondait sur notre commune. Il était extrait de carrières souterraines depuis le XVIIIe siècle.
Ces carrières sont aujourd'hui aménagées en éco-parc.
Aucun élément ne nous permet de situer et dater précisément ces prises de vues.
Retrouvez le doc du mois sur les pochoirs à fruits , une autre technique employée par les arboriculteurs fontenaysiens.
L'ouvrage, Les beaux fruits de France de Georges Delbard (fonds D. Codevelle) a permis d'éclairer la description des photos avec des éléments techniques d'arboriculture.