Un neuro-psychiatre fontenaysien sur le Front
Le Docteur Dupouy (deuxième homme assis en partant de la gauche sur la photo) était, comme indiqué au verso, médecin psychiatre à Fontenay-sous-Bois.
Le 27 janvier 1918, il est photographié avec d’autres médecins de l’ambulance 1/69, rattachée au 4è groupe de divisions de réserve (Cf. les journaux des marches et opérations conservés au musée du Val-de-Grâce).
En ces jours de janvier 1918, il fallait évacuer les blessés de la bataille de Fismes (Marne) vers l’hôpital d’opération et d’évacuation (HOE) de Saint-Gilles. Les HOE, installés près des gares, se chargeaient de transférer les blessés les plus graves vers les hôpitaux « de l’intérieur ».
Une ambulance n’était alors pas seulement un véhicule, mais toute une organisation ; chaque ambulance comptait jusqu’à 60 hommes, médecins, pharmacien, infirmiers, officiers d’administration et des hommes du détachement du train des équipages militaires.
Les blessés psychiques ne sont alors pas ou peu pris en charge. Il leur est souvent prescrit des chocs électriques, qui seront abandonnés en 1917 au profit d’une approche psychiatrique.
Aussi, il est nouvellement acquis qu’il est préférable de traiter les chocs psychiques le plus tôt possible, sur le front même.
Si ces blessés ne sont peu ou pas reconnus et pensionnés, la psychiatrie progresse, établit les tableaux cliniques pour tous ces syndromes. Les troubles psychiques de guerre ne feront l’objet d’une classification et d’un barême d’indemnisation par décret du 10 janvier 1992.
Avant et après la guerre, le Dr. Dupouy a exercé à la Maison de santé de Fontenay-sous-Bois, au 23 rue Saint-Germain, en tant que directeur, comme nous l’indique la carte postale « château de Fontenay-sous-Bois ».
Cette maison de santé a été créée par le Docteur Alexandre Brierre-de-Boismont à Paris, transférée à Saint-Mandé au 104 de la Grande-Rue, puis à Fontenay-sous-Bois par le Docteur Gaston Duhamel le 1er janvier 1899. La maison était dotée, à en croire la brochure d’un matériel de pointe. Elle était composée de deux établissements distincts pouvant recevoir des malades des deux sexes.
Le Docteur Dupouy vend cette maison en 1920 au Docteur Edouard Le Noble.
L'activité y continue jusqu'en 1936. Le Docteur Le Noble meurt en 1937.
Le château fut démoli en 1960.
Retrouvez le dossier de La Mission Centenaire sur les psychiatres face aux troubles mentaux en 1914-1918
Retrouvez le dossier de La Mission Centenaire sur l'expérience de la guerre au prisme de la folie