Fonds Bayeurte
Fonds Bayeurte
- Présentation générale du dépôt
- Une origine modeste
- Les parents et le Familistère
- Le drame du 25 août 1944
- Premières paies, premiers engagements politiques
- L' armée
- Le temps des copains, des bals, du musette, du "be-bop" et du camping
- L' engagement politique
- Première victoire politique: l' élection municipale de 1965
Présentation générale du dépôt
Claude Bayeurte vient en 2021 au service des archives municipales pour indexer des photographies sans date, sans localisation, sans nom de personnes ... Il est fontenaysien de longue date et sa connaissance de la ville est précieuse pour rendre ces documents utiles.
Conscient de l'importance des archives, il dépose également numériquement des photographies anciennes sur sa famille et son père Louis, maire de Fontenay-sous-Bois de 1965 à 2001.
Le fonds comporte deux albums de 526 photographies pour certaines très anciennes. Ce sont des albums à feuillets auto-collants et le décollement des photos risquent fortement de les endommager. Nous ne pouvons donc pas voir le verso des photos et d'éventuelles légendes.
69 photographies sont hors album. Soit un total de 595 documents.
La datation et l'identification des personnes photographiées sont en cours de traitement mais nous pouvons déjà évaluer une période qui couvre la 2ème moitié du XIXe siècle jusqu'aux années 1970.
Ce sont des clichés de mariages, de militaires, des photos de classe, de devantures de boutiques, de vacances en camping, de service militaire.
En fin d'album, Louis Bayeurte, son père, est photographié lors de ses premiers pas en politique. On retrouve aussi des portraits d'hommes qui ont compté pour lui.
La réutilisation de ces documents doit faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès du service comme tout dépôt de fonds privé.
Une origine modeste
Louis Bayeurte naît dans le 18ème arrondissement de Paris, le 23 août 1935. Sa famille est de condition modeste.
Côté maternel, les grands-parents sont originaires d'Italie du Sud, d'un petit village perché, Aquafondata. Lui est charpentier, contremaître.
Côté paternel, les hommes travaillent essentiellement dans le milieu du bâtiment. Le grand-père fonde et dirige les Trompettes audoniennes de la fanfare de Saint-Ouen.
La grand-mère est marchande de quatre-saisons.
Dans la famille, l'engagement syndical et les idées politiques sont importants. Le jeune Louis est bercé par les idées de gauche.
Les parents et le Familistère
Le fonds comporte des clichés des parents de Louis Bayeurte et du magasin qu'ils tiennent en gérance, le Familistère, 31 boulevard Alsace Lorraine, au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne).
Il est à la limite de Fontenay-sous-Bois et de Nogent-sur-Marne, au rond-point de Plaisance.
Les Familistères sont les ancêtres des supérettes de quartier. Cette gérance était difficile et peu rémunératrice.
Les Bayeurte assuraient la livraison à domicile parfois source d'argent de poche pour le jeune Louis.
La famille loge juste au-dessus du magasin, dans un immeuble en brique de cinq étages.
Louis va à l'école élémentaire des Joncs Marins.
Régulièrement il va jouer à Fontenay, à deux pas de chez lui. Il connait alors les vergers de la Plaine, devenue ZUP en 1960 ou encore "La Redoute" qui est encore un bastion militaire abandonné ...
A 14 ans, il obtient avec une mention "très bien" son certificat d'études.
Pendant la 2ème Guerre mondiale, Louis connaît, comme de nombreux écoliers, les gâteaux vitaminés des goûters, les descentes aux abris lors des alertes de bombardements aériens. Son père fait partie de la Défense passive.
Le drame du 25 août 1944
Ce jour-là est marquant dans la vie de Louis Bayeurte. Il a 9 ans. Cela aurait pu être un jour de pure liesse.
La Banlieue et Paris se libèrent de l'occupation allemande. Des tirs d'armes fusent de partout, le danger est réel. Des allemands en déroute incendient le Familistère.
Louis se réfugie dans les étages du bâtiment. La fumée et les flammes l'en délogent.
Il n'a pas le choix et se retrouve à découvert sur le trottoir, avec 50 autres personnes dont ses parents. Il voit son père se faire frapper par un SS car il n'a pas obéi assez rapidement aux ordres. On les regroupe dans le sous-sol d'un pavillon, proche de l'épicerie.
Après plusieurs heures d'attente, les hommes sont séparés du groupe puis emmenés comme otages par les allemands en fuite.
Louis Bayeurte apprendra par la suite que son père a été déporté dans les camps.
Celui-ci meurt quelques mois plus tard au camp de concentration de Mathausen, en Autriche. Son corps est jeté dans une fosse commune.
Premières paies, premiers engagements politiques
Louis ne reste pas longtemps au collège du Perreux, il préfère s'engager très vite dans la vie active et maîtriser un métier.
Après plusieurs petits boulots, il se découvre une passion pour la photogravure offset. Il passe par l'école Estiennes, trouve rapidement un emploi et ramène sa première paie chez sa mère.
Puis tout s'accèlère. Il se marie. Le couple fonde leur famille avec leur premier enfant, Jean-Louis.
Vient le temps du service militaire de 28 mois dans le 3ème Régiment d'Infanterie Coloniale. Il obtient le grade de caporal-chef mais ne garde pas un bon souvenir de cette période.
Nous sommes en pleine Guerre d'Algérie. Louis est pour l'indépendance et la paix.
Il s'installe avec sa famille rue Jules Verne (aujourd'hui disparue), située près de la ligne de chemin de fer.
L' armée
Le temps des copains, des bals, du musette, du "be-bop" et du camping
La fine équipe avec Michel Fournier, André Courouge, Jean Leclet, Pierrot Hessnauer, Georges Laclemence et Georges David.
L' engagement politique
En 1961, des évènements internationaux, comme la construction du mur de Berlin et le possible réarmement allemand, inquiètent Louis Bayeurte.
De sympathisant, il devient adhérant, à 26 ans, au Parti Communiste Français (PCF) dont il devient secrétaire de section en 1964 lors du XVIIe congrès.
Il entre au mouvement de la Paix qui oeuvre contre la guerre en Algérie et les problèmes liés à l' Allemagne.
C'est ainsi qu'il rencontre Jean Douat, président du comité local et Charles Garcia.
Louis Bayeurte fait la connaissance d'Antoine Cauret en 1961, lequel fera partie de son cercles d'intimes. Antoine est élu sur la liste de Louis Bayeurte aux municipales en 1965.
Pendant deux mandats, il est maire adjoint au logement et aux transports. Puis il prend la direction du service municipal du Cadre de vie. Passionné de sports, il fonde l'USF, l'Union sportive fontenaysienne.
Première victoire politique: l' élection municipale de 1965
Charles Garcia était l'homme tout désigné pour accéder aux plus hautes fonctions à la direction de la Ville. Hélas, la maladie et son suicide changent la donne.
Louis Bayeurte est propulsé tête de liste d'union des partis de gauche, après la décision du PCF.
Avec 363 voix d'avance, Louis Bayeurte est élu maire de Fontenay-sous-Bois. A 29 ans, il devient également le plus jeune maire de France.
Les photos des albums du fonds de Claude Bayeurte ne vont pas beaucoup plus loin que cette élection.