Des dispensaires aux centres municipaux de santé, une médecine pour tous
Des dispensaires aux centres municipaux de santé, une médecine pour tous.
Le dispensaire du Plateau
1892: Félix Poussineau, couturier, fonde la Mutualité Maternelle de Paris pour venir en aide à ses ouvrières en couches, en les indemnisant pendant quatre semaines pour qu'elles puissent s'abstenir de travailler.
1904: création de filiales dans les communes du Département de la Seine, dirigée par des bénévoles. L'aide mutuelle d'étend aux nourrissons et lutte ainsi contre la mortalité infantile
1913: loi Strauss accorde aux femmes enceintes le droit à un congé assorti d'une indemnité. Le congé prénatal est facultatif, le congé postnatal de quatre semaines obligatoire pour les femmes qui travaillent hors de chez elles contre un salaire. Peu de temps après, la loi est étendue aux femmes salariées à domicile
1925-1930: installation du dispensaire du Plateau, avenue Victor-Hugo
1939: inauguration du dispensaire rue Emile Roux
1948: ouverture du dispensaire au 23 boulevard de Verdun
1969: le centre de santé avenue Rabelais reçoit son agrément
1979: inauguration du centre municipal de santé avenue Charles Garcia
1990: Les dispensaires changent d'appellation et deviennent les centres de santé
1994: inauguration du CMS Roger Salengro
Les dispensaires, héritiers des sociétés de secours mutuels oeuvrant dans les domaines de la prévoyance, la solidarité et l’entraide, sont institués à la fin du 19ème siècle. Mais le mouvement de création s’est surtout affirmé dans l’entre-deux-guerres.
Inscrits dans la logique d’une médecine d’assistance publique, et dans celle du mouvement mutualiste privé, ils apparaissent alors comme étant prioritairement réservés aux plus démunis.
Leur intérêt est de permettre une couverture médico-sociale à moindre coût, comparativement aux hôpitaux.
Le dispensaire du Plateau est le premier dispensaire de Fontenay. Il est installé au 4 avenue Victor Hugo depuis les années 1925, 1930.
Créé par une oeuvre privée, la Mutualité Maternelle, qui verse des primes de natalité et assure, entre autre, la protection des enfants du 1er âge, le dispensaire est ensuite repris par les Mouvements familiaux et dirigé par madame Bossin.
En 1934, une pétition des usagers sollicite l’agrandissement des locaux. La municipalité accorde alors à la Société du dispensaire la location d'un terrain.
En 1936, le maire, Jules Grévin, décide de doter la population d’une installation moderne pour lui assurer des soins immédiats moyennant une dépense raisonnable.
D’après ce projet, le dispensaire du Plateau devient alors une annexe du nouvel équipement, le bâtiment existant cédé à la ville.
Devant le refus de la directrice, la municipalité décide de reprendre sa première idée d’édification d’un établissement sur un terrain communal, avenue de la République à l' angle de la rue des Moulins.
Il servirait principalement à dépister les malades qui seraient dirigés sur le bâtiment principal pour la consultation de spécialistes.
On avait aussi prévu un service de bains-douches.
Un concours d’architecte est lancé le 18 mars 1937, mais, devant le coût du projet, la municipalité ne donne pas suite à ce programme.
Le dispensaire 24 rue Emile Roux
En parallèle, le 27 septembre 1937, le conseil municipal autorise l’ aménagement d’un dispensaire de soins, au 24 rue Emile Roux, dans un immeuble, légué à la ville en 1924 par madame veuve Dulac, et qui devait être réservé à une destination sociale.
Cet équipement apporterait à la population la certitude de pouvoir se faire soigner avec tous les moyens dont dispose la science moderne, moyennant une dépense raisonnable.
Les travaux sont dirigés par l’architecte communal Henri Bonnaire.
Dans le premier règlement intérieur d’octobre 1939, il est prévu un médecin-chef pour assurer les consultations de médecine générale, une doctoresse chargée du service des consultations prénatales et des nourrissons, un radiologue, un oto-rhino-laryngologiste, deux infirmières et une femme de service.
Le conducteur de l’ambulance est chargé du chauffage.
Le dispensaire ne ferme que les dimanches et jours de fêtes.
L’établissement ouvre le 1er février 1939.
Le Conseil d’administration prévoit une inauguration officielle le 9 septembre suivant pour retenir l’ attention de la population.
Elle est présidée par le ministre de la Santé Publique Marc Rucart, en présence du député Gustave Doussain, ainsi que des sénateurs de la Seine et des élus de la région.
Le poste de médecin-chef est occupé par le docteur Ballaire jusqu’en 1942. Ensuite, la commission du dispensaire propose de remplacer le service de médecine générale par trois praticiens qui auront chacun leurs jours et heures de visite.
Pendant la guerre, les médecins ont maintenu les consultations malgré les difficultés pour se réapprovisionner en médicaments et en savon.
A ce propos, monsieur Roger, conseiller municipal, indique qu’il est disposé à dévoiler une formule permettant de le fabriquer sur place.
Plus tard, le développement des activités du dispensaire (médecine générale et spécialités) et la multiplication des consultations d’hygiène et de médecine préventive des enfants de moins de 6 ans ont conduit la municipalité à envisager le transfert du Centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) dans un pavillon adjacent.
il fonctionne à partir de 1964.
L' annexe du 23 boulevard de Verdun
Par suite de la fermeture imminente, ordonnée par l’inspection de la santé, du dispensaire du Plateau, installé dans des conditions précaires, la municipalité, sous l’impulsion de Micheline Charle, adjointe au maire, décide d’ouvrir un centre annexe en 1946.
Pour éviter à la population du quartier un long trajet jusqu’à la rue Emile Roux, le choix se porte sur un pavillon sis 23 boulevard de Verdun, qui servait depuis 1944 de centre d’accueil pour les prisonniers et déportés.
Subventionnés par le ministère de la Santé Publique, les travaux d’aménagement sont terminés en octobre 1948.
Le rez-de-chaussée est dévolu à la consultation des nourrissons. La médecine générale investit le 1er étage.
Le transfert au 36 avenue Rabelais
Vingt ans après, le transfert du dispensaire et du centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) est devenu indispensable.
En effet, pour permettre la construction d’un ensemble d’habitations sociaux, la démolition du pavillon s’impose.
Le centre qui sera installé 36 avenue Rabelais, reçoit son agrément en 1969. Il est considéré comme provisoire, en attendant la mise en service d’équipements médico-sociaux prévus dans l’aménagement de la Zone à Urbaniser en Priorité.
Au début, on constate une diminution des consultations. Les raisons semblent en être principalement que les horaires (mardi et samedi de 10h à 12h et jeudi de 18h à 20h) s’avèrent incompatibles avec une population active, absente jusqu’au soir.
En outre, les personnes âgées et les enfants, représentant un pourcentage élevé parmi les consultants, se déplacent peu le soir. L’ impasse est très mal éclairée l’hiver, et les transports sont pratiquement inexistants dans le quartier.
Puis, la construction de logements entraînant l’installation de nouveaux habitants, le dispensaire retrouve son activité.
Le déménagement au 12 avenue Charles Garcia
Lorsqu’il a été nécessaire de démolir le pavillon de l’avenue Rabelais, en raison de l’extension du central téléphonique, le centre de santé et le centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI). ont dû, une fois de plus, déménager.
Cette fois-ci, il est envisagé de les transférer à l’angle des avenues Charles Garcia et des Olympiades, dans un programme de logements récemment construits. C’était en 1978.
Le centre de santé est inauguré le 25 février 1979. Quant à la Protection Maternelle Infantile (PMI), elle occupe un temps un appartement de 5 pièces, en attendant l’ouverture de la crèche collective, rue Jean Macé, quelques mois plus tard.
L' arrivée au 40 bis rue Roger Salengro
Inauguré le 27 novembre 1994, le nouveau Centre médico-social, qui ouvre ses portes le 12 décembre suivant, était attendu avec impatience par les nombreux consultants mais également par l’équipe du personnel et des médecins du Centre médico-social Charles Garcia, que chacun s’accordait à trouver mal adapté.
Avec la construction des bureaux « Périastre », rue Roger Salengro, se présente l’opportunité de disposer d’un local de 360m².
La construction est terminée en 1993 et les travaux d’aménagement du CMS peuvent commencer. Spacieux, lumineux et fonctionnel, il dispose d’un vrai hall de réception, ainsi l’attente ne se fera plus au fond d’un couloir comme auparavant.
Tous les cabinets de consultation sont installés de plain-pied, leur mobilier est complètement rénové, et le cabinet dentaire est équipé d’un nouveau fauteuil.