Les H.B.M., les précurseurs des H.L.M.
Les H.B.M., les précurseurs des H.L.M.
La révolution industrielle du XIXème siècle, occasionnant une concentration de centaines de milliers d’habitants dans les villes, provoqua une crise aiguë du logement. La généralisation des taudis qui s’ensuivit amena les enquêteurs sociaux à dénoncer l’entassement, l’insalubrité et l’inconfort.
La bourgeoisie, hantée par la menace des « classes dangereuses », chercha alors à mettre au point un habitat populaire. Il s’agissait de recentrer la vie des ouvriers sur le foyer et la famille et de leur donner le goût de la propriété et de l’épargne.
Les sociétés d'HBM
La société française des HBM (habitations à bon marché) fut créée en 1889, pour inciter le patronat à investir dans la construction d’immeubles ouvriers. Inspiré par le courant hygiéniste et paternaliste de la bourgeoisie du second Empire, le logement social devait rester du domaine de l’initiative privée. Mais ce genre de placement n’intéressant pas le secteur privé, il fallut recourir à l’aide de l’Etat. En 1894, la loi Siegfried, par des exemptions d’impôts et l’ouverture de sources de crédit, mit des fonds publics au service de l’initiative privée. Le projet était de construire des maisons individuelles, et des immeubles collectifs dans le centre des villes. Ce ne fut pas suffisant pour stimuler le mouvement, et en 1912, la loi Bonnevay autorise les communes à constituer des offices publics d’HBM, créant ainsi le service public du logement social.
Du HBM au HLM
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, face à la crise du logement, devenue cruciale, notamment avec les destructions, de nombreux lotissements et logements pour les familles populaires seront réalisés.
Mais leur nombre resta insuffisant comparé aux besoins.
L’Etat réagit en 1928 en lançant un programme de construction au moyen de la loi Loucheur prévoyant de bâtir 200 000 logements HBM et 60 000 logements à loyer moyen en cinq ans.
Les nouveaux ensembles bénéficiaient du confort moderne : eau chaude et froide, gaz, chauffage.
C’est l’époque des cités jardins et des HBM parisiens en brique rouge.
Après 1945, la révision de la législation aboutit à la loi de 1950 qui transforma les habitation à bon marché en habitations à loyers modérés (HLM), dispositif principal de l’Etat pour lutter contre la crise du logement qui prit un tour dramatique dans l’hiver 1953/1954 au cours duquel l’abbé Pierre lança un appel pour demander l’intervention des autorités.
C’est ainsi que naîtront les grands ensembles et les zones à urbaniser en priorité.
A Fontenay
En 1928, H. Palausi, architecte de la société d’HBM de l’Extension de Paris, proposa au maire de construire un groupe d’immeuble rue Pasteur comprenant 228 logements, dix boutiques et six ateliers pour artisans. Ces logements, de une à quatre pièces comporteront tous le tout à l’égout, l’eau, le gaz et l’électricité ainsi que le chauffage central.
Les plans sont dressés en décembre 1928 et le 5 octobre 1930 a lieu la cérémonie de la pose de la première pierre, Gustave Doussain, député de la Seine, et le maire Victor Lespagne demandèrent, dans leurs discours, de continuer l’œuvre en construisant un groupe d’habitations à bon marché améliorées d’une importance à peu près équivalente.
La société d’HBM de l’Extension de Paris chercha un terrain qu’elle trouva rue Vinciguerra, actuelle rue Gaston Charle. Pour ce groupe d’immeubles il était prévu des appartements de une à trois pièces, tous pourvus du confort et de salles d’eau, et sept boutiques. L’originalité de ces bâtiments résidait dans le fait que plusieurs logements comprenaient, outre les pièces habituelles, un atelier studio et une terrasse. Il avait aussi été prévu des garages pour les automobiles.
Cet ensemble sera construit en 1933.
Trois autres sociétés d’HBM ont édifié des maisons et de petits immeubles à Fontenay, il s’agit des sociétés le Foyer Légal, le Foyer de Fontenay-sous-Bois et le Foyer du Combattant Fontenaysien.