Archives municipales - Patrimoine - Fontenay-sous-Bois

L' eau de là

L' eau de là

Sans être thermale, Fontenay est une ville liée à l'eau. 

Parler de l'eau revient à parler du nom de la ville.

Fontenay-sous-Bois a pris la première partie de son nom des nombreuses fontaines canalisant l'eau de son sous-sol.

Cette eau souterraine abonde grâce à la composition du notre sol : marnes bleues d'Argenteuil, marnes vertes et blanches, entrecoupées de couches de gypse et surmontées par du calcaire de Brie.

L'argile, imperméable, composant ces marnes, empêche l'eau de pluie de s'infiltrer. C'est ce qu'on appelle une nappe perchée car située en hauteur. L'eau ressort sur les pentes de l'éperon de Fontenay, alimente après captage les nombreuses fontaines du village.

En 1377, le roi Charles V oblige les villageois à transporter l'eau de leurs fontaines jusqu'à son château de Beauté (lieu se situant aujourd'hui sur le territoire de Nogent-sur-Marne). 

Deux siècles plus tôt, les eaux fontenaysiennes alimentaient déjà le couvent des minimes dans le bois de Vincennes.

La devise latine du blason le rappelle: "Querno sub tegmine fontes" (les fontaines sous le feuillage du chêne). L'eau se trouve sous le chêne, elle est représentée en onde argentée.

Fontaine de la place du Général-Leclerc, 2007.
Fontaine de la place du Général-Leclerc, 2007.

Photo Olivier Joly, Association Les Carrières

Le blason de la commune, 1900
Le blason de la commune, 1900

Le parc de l'Hôtel de ville et la fontaine des Emeris

Les textes du XVIIe siècle attestent de l'existence d'une grande propriété, s'élevant à l'emplacement de la mairie. Elle devient le château seigneurial lorsque Jacques Maquer achète, en 1766, les droits de la seigneurie de Fontenay.

La fontaine des Emeris se trouvait le long d'un mur de la propriété. 

Les premières traces de cette fontaine remontent au XIIe siècle lorsqu'elle fut achetée pour les religieux du Bois de Vincennes.

En 1578, une lettre patente d'Henri III affranchit les fontenaysiens des droits de gros sur les vins mais les oblige à entretenir les tuyaux de plomb qui conduisaient les eaux jusqu'à un vivier à la lisière du Bois, dans le Clos d'Orléans.

En 1645, pour enjoliver la partie de son terrain renfermant la fontaine, le propriétaire demanda et obtint la permission de la maçonner en forme de bassin de pierres de taille. Elle fut couverte et voûtée. En contrepartie, il devait laisser le passage libre aux habitants pour aller y puiser l'eau.

En 1791, la Municipalité vendit les tuyaux de plomb. Les fontenaysiens prirent alors possession de la fontaine et en eurent pleine jouissance.

En 1817 la propriété est achetée par Louis jacques Sonnette. Pour faire face aux dépenses, il vend 4 ha. de terrains, conservant la maison. 

En 1971 la municipalité ayant acquis la propriété décida d'y construire le nouvel Hôtel de Ville, de rénover et d'aménager le parc en gardant quelques vestiges de l'ancienne propriété, notamment les escaliers dans la partie basse du parc.

Elle crée un bassin et l'aménage avec des oeuvres d'art lui appartenant.

Le parc fut inauguré en 1976.

Rue des Emeris, sans date.
Rue des Emeris, sans date.

 Fonds D. Codevelle

Ancien vestige de la propriété seigneuriale
Ancien vestige de la propriété seigneuriale

Escalier du parc, partie basse, 2015

Aménagement du parc de l'Hôtel-de-Ville en 1976
Aménagement du parc de l'Hôtel-de-Ville en 1976
Inauguration du parc de l'Hôtel-de-Ville en 1976
Inauguration du parc de l'Hôtel-de-Ville en 1976
Sculpture de Maurice Cardon, Hymne à la vie
Sculpture de Maurice Cardon, Hymne à la vie

Le réservoir des eaux de la Marne

En 1835, un traité en faveur de la société Catalan et Stolz (Compagnie des Eaux de la Marne) a pour but de faire amener les eaux potables et filtrées de la Marne jusqu'à un réservoir. Il concède pour 99 ans à la société le droit exclusif de poser des tuyaux dans la commune pour la distribution des eaux.

L’attente ne fait que commencer avant que les habitants ne puissent disposer de l'eau potable à domicile.

Au départ, seuls les habitants du centre furent servis, pour les autres, c’était la fontaine de distribution et les porteurs d’eau au tonneau.

Les puits et les sources avaient encore de beaux jours devant eux.

Peu à peu, de tuyaux en conduites, de travaux en robinets, l’eau fut enfermée, canalisée, domestiquée.

En février 1837, la municipalité fut d’avis de poursuivre la Compagnie pour cause de non-exécution du traité, les travaux n’étant pas finis dans les délais.

Mais, encore mieux, la compagnie n’avait pas remis les pavés en place, ils formaient des tas devant les maisons, gênaient la circulation, et empêchaient les habitants de sortir de chez eux. Il y avait de profondes excavations dans les rues qui pouvaient être cause d’accidents.

En outre, elle avait laissé une tranchée ouverte entre Fontenay et Nogent, et les terres provenant de cette tranchée avaient été rejetées à droite et à gauche sans égard pour les riverains.

Les travaux durent deux ans. Ils s'achèvent le 4 novembre 1837.

Le réservoir est construit à l'angle de l'avenue de Neuilly et de la route Stratégique (actuel boulevard du Vingt-cinq-août 1944), sur la ligne de crête de la butte de Belleville, où s'étend en partie le territoire de Fontenay. 

Cette ligne départage les bassins versants des eaux de la Seine, vers le Bois de Vincennes et des eaux de la Marne, vers Rosny-sous-Bois et Neuilly-Plaisance.

Deux gardes ayant prêté serment sont engagés pour veiller sur le réservoir et les bâtiments de la compagnie situés à l'angle des rues de la Mairie et du Berceau.

En 1870, la Compagnie générale des Eaux se substitue à monsieur Demion qui était le responsable de l’administration et de l’exploitation des Eaux de la Marne.

Quelques années plus tard, en 1898, un nouveau traité concéda pour cinquante ans le service de la fourniture de l'eau à la Compagnie générale des Eaux. 

Il stipulait que les canalisations devaient être établies à un mètre au moins en contrebas du sol des voies publiques. Tout branchement donnait lieu à un robinet de jauge de manière à régler le débit de la quantité d’eau souscrite par l’abonné.

Toutefois, un compteur pouvait être établi à l’intérieur des propriétés, il était entretenu par la Compagnie.

Celle-ci s’était en outre engagée à fournir à titre gratuit à la disposition de la commune 1000 litres à la mairie, à chaque école communale, à chaque crèche et au cimetière, et 20 000 litres pour les trente et une bouches d’eau et les deux bornes fontaines

Et les fontaines ? Elles résistèrent vaillamment, passant le cap du XXème siècle, jusqu’à ce que, taries et épuisées, elles disparaissent.

Le réservoir des eaux de la Marne fut démoli à son tour, en 1926.

Extrait du plan de Fontenay-sous-Bois, 1900
Extrait du plan de Fontenay-sous-Bois, 1900
Carte des vallées et buttes au Sud de Paris.
Carte des vallées et buttes au Sud de Paris.

Collection Cartes topographiques.fr 


6 ans de sécheresse 1854-1860

Le maire de la ville, Jacques Boschot, s'inquiète en mai 1856 de la sécheresse qui sévit depuis 2 ans et qui assèche les cours d'eau de la commune.

Il entreprend de nombreuses recherches pour situer un puits qui alimentait les bassins du château seigneurial, rue du Colombier (actuelle rue de Rosny) et "dit-on" le couvent des Minimes dans le Bois de Vincennes.

L'ancien puits est enfin retrouvé, éboulé et complètement comblé. Il se situe au lieu-dit "Le chemin du Bois Guérin Leroux".

La municipalité achète, en 1858, le terrain où se trouvait ce puits, d'une surface de 120 m², pour la somme 1059 francs à Joseph François Pitou. Il demande l'aide financière à "l'administration supérieure" pour effectuer la reconstruction du puits qui sera effectivement réalisée. 

Les deux années suivantes, la sècheresse continue a assécher les sources et ruisseaux.

Jacques Boschot propose de répartir l'eau du puits sur toute la commune et même vers le Plateau, dans des réservoirs.

Il écarte les solutions de la "locomobile" et de la pompe, trop coûteuses. 

Il propose au conseil municipal un moulin à vent avec le système "Vinet", utilisé fréquemment dans la région et qui a fait ses preuves.

La dépense est votée à hauteur de 13 490 francs mais le moulin ne fut jamais construit.

Les fontenaysiens se sont contentés d'un réservoir à cet emplacement.

Délibération municipale du 4 février 1860, page 1
Délibération municipale du 4 février 1860, page 1
Délibération municipale du 4 février 1860, page 2.
Délibération municipale du 4 février 1860, page 2.
Délibération municipale du 4 février 1860, page 3
Délibération municipale du 4 février 1860, page 3
Délibération municipale du 4 février 1860, page 4
Délibération municipale du 4 février 1860, page 4

La rue des Rieux et la rue Balzac

Aucune rivière, encore moins de fleuve ne traversent Fontenay. Seuls des rûs et ruisseaux la parcourent. 

La rue des Rieux doit son nom au ruisseau de La Fontaine-du-Vaisseau qui coulait tout au long, "rieu" étant un ancien mot pour dire ruisseau.

La rue Balzac est l'ancien Chemin du Ruisseau du Ru Coin. En 1950, les habitants demandent le rétablissement de l'écoulement du ruisseau qui traversait les jardins et qui avait été obstrué. Le curage du fossé du Ru coin fut entrepris en 1952

Sur le flanc Ouest de Fontenay coulaient les eaux du ruisseau des Rosettes et du ru de Montreuil aujourd'hui disparus.

Retrouvez l'histoire du Ruisseau de la Fontaine du Vaisseau 

La rue des Rieux.
La rue des Rieux.

Carte postale, Fonds D. Codevelle

La mare aux Marchais, la mare à Guillaume

"marchais" est un nom peu fréquent que l'on rencontre dans la région du centre et de l'ouest de la France. 

C'est un nom topographique qui signifie marécage, marais ou qui désigne celui qui habitait près d'une mare, d'un endroit marécageux.

La mare aux Marchais se situait à l'angle actuel du boulevard de Verdun et de la rue Cuvier.

Elle servait d'abreuvoir pour les animaux, à tremper l'osier, rincer le linge, arroser les potagers ...

Mais elle était dangereuse. Plusieurs personnes s'y noyèrent, comme ce 3 août 1780... Dans un procès-verbal retrouvé dans un registre paroissial, les faits y sont relatés avec toute la rigueur judiciaire de l'époque (Voir document). 

En 1802, Jean-François Despagne s'y noie également. 

La mare subit différentes modifications au cours du temps.

Une première fois en 1841 par la construction de la route stratégique qui en engloba une partie.

En 1900 une autre partie disparut pour laisser place à un chemin de 5 mètres de large.

En 1903, il est question de sa suppression lors des travaux d'assainissement de la route Stratégique (actuel boulevard de Verdun).

Devenue "source d'infection", les riverains demandèrent sa disparition par pétition en 1904.

En 1905, elle est remplacée par une borne-fontaine et la place est plantée d'arbres.

En 2020 c'est la place Michelet, où l' on peut admirer une fontaine décorée avec une sphère mue par l'eau. 

Le nom d'une rue de Fontenay rappelle l'existence d'une autre mare sur son territoire, sur son flanc Est: La rue de la Mare à Guillaume.

Celle-ci est encore présente en 1812 sur une feuille cadastrale, conservée aux Archives départementales du Val-de-Marne.

Retrouvez la mare à Guillaume sur le cadastre napoléonien de 1812 conservé aux Archives départementales du Val-de-Marne (cote 3P1015) 

Mare aux Marchais, début XXe siècle
Mare aux Marchais, début XXe siècle
Extrait du plan de Fontenay-sous-Bois, 1900
Extrait du plan de Fontenay-sous-Bois, 1900
La mare aux Marchais comblée, vers 1900
La mare aux Marchais comblée, vers 1900
Procès-verbal du décès de Jean Marinier, page 1, 3
Procès-verbal du décès de Jean Marinier, page 1, 3

3 août 1780.

Procès-verbal du décès de Jean Marinier, pages 2-3
Procès-verbal du décès de Jean Marinier, pages 2-3

3 août 1780.

La fontaine des Rosettes avenue de la République

Elle était située à l'angle de l'avenue de la République et de la rue des Rosettes (rue du Ruisseau).

En 1762, le syndic du village trouva dans la terre, le long du ruisseau une ancienne fontaine, il s'en appropria les matériaux et ainsi en priva la commune.

En 1833 elle fut reconstruite.

Son trop-plein s'écoulait en permanence causant préjudice aux propriétaires des terrains riverains. Ils prirent alors l'engagement de faire à leurs frais la tranchée nécessaire pour la pose de tuyaux afin de se débarrasser de ce dommage.

En 1856, le trop-plein est capté pour alimenter la fontaine de la place Mauconseil.

La fontaine des Carreaux sera fermée pour que personne ne puisse en gâter la source. On pouvait s'en servir au moyen d'une pompe dont le balancier était fermé par un cadenas. Plus tard elle sera ré-ouverte.

L'écoulement de la fontaine crée un ruisseau qui dévale un sentier, nommé sentier ou parfois chemin du Ruisseau des Rosettes actuellement rue du Ruisseau.

L'origine du nom de cette fontaine ne nous est pas encore parvenue. Toutes les explications sont possibles: le nom d'une famille fontenaysienne, des petites roses cultivées à proximité, un prénom de femme ...

En 1708, un moulin à vent était baptisé "Moulin des Rosettes". Les archives communales ne permettent pas de remonter plus avant. 

Retrouvez la fontaine des Rosettes sur le cadastre napoléonien de 1837, conservé aux Archives départementales du Val-de-Marne

Fontaine des Rosettes à l'avenue de la République, vers 1900
Fontaine des Rosettes à l'avenue de la République, vers 1900
Fontaine des Rosettes avenue de la République, début XXe siècle
Fontaine des Rosettes avenue de la République, début XXe siècle

La fontaine des Carreaux

En 1656, l'architecte Le Vau dressa un devis des ouvrages à exécuter pour la collecte des eaux venant des lieux appelés Saint-Lazare, les Petits Carreaux, les Ruffins et les Rosettes.

On ne fit qu'un trou carré soutenu en pierres de taille.

Située à l'angle des rues des Prés-Lorets et André-Laurent (ancienne rue des Carreaux), la fontaine des Carreaux est surélevée et fermée en 1754. Seuls quelques bourgeois en possèdent la clé.

Quelques années plus tard elle resta ouverte et chacun put disposer de son eau.

Son nom de baptême est à rechercher dans le lieu-dit éponyme qui serait une ancienne mesure de surface.

La fontaine a aujourd'hui disparu.

Retrouvez cette fontaine sur le cadastre napoléonien de 1812 conservé aux Archives départementales du Val-de-Marne

Fontaine des Carreaux, début XXème siècle.
Fontaine des Carreaux, début XXème siècle.
Fontaine des Carreaux, début XXème siècle
Fontaine des Carreaux, début XXème siècle
Fontaine des Carreaux, début XXème siècle
Fontaine des Carreaux, début XXème siècle

La fontaine des Rosettes de la place Mauconseil

Le 3 novembre 1856, le maire Jacques Boschot pense qu'il est souhaitable de capter les eaux de la fontaine des Rosettes (située à l'angle de l'avenue de la République et de la rue André-Laurent) qui coulent en "plein champ" pour alimenter une nouvelle fontaine avec un abreuvoir, situé place Mauconseil.

En effet, l'abreuvoir de la fontaine du carrefour (actuelle place du Général Leclerc) a été supprimé et pour ne pas pénaliser les habitants du "bas du pays", il faut une nouvelle fontaine.

Il demande à l'architecte départemental Claude Naissant de chiffrer les travaux pour 400 mètres de tuyaux. 

Dans sa séance extraordinaire du 17 novembre 1856, le conseil relève que trois propriétaires ne sont pas d'accord sur cette opération. 

" ... le sieur Mainguet avait eu, avant la conception du projet, l'intention bien arrêtée de demander à l'autorité compétente l'autorisation d'établir lui-même et à ses frais des tuyaux souterrains pour empêcher les eaux de la fontaine dite des Rosettes, de causer préjudice à sa propriété sur une longueur de 60 mètres environ...".

Mais l'intérêt public finit par triompher, les travaux furent entrepris tels que le maire et ses conseillers les prévoyaient.

On commença par installer des tuyaux en grès mais ils ne résistèrent à la pression de l'eau dans la partie basse. Ils sont changés pour des tuyaux en "tôle et bitume".

La dépense supplémentaire est financée par les "fonds libres communaux" et par une souscription volontaire des habitants. 

C'est la première fontaine de la commune à être ornée d'une sculpture. 

Elle représente un enfant à la rame (symbole de la navigation ?), entouré d'une écharpe, assis sur une coquille, dans un décor aquatique et de joncs. 

L'eau est crachée par un dauphin. 

Elle est en fonte et est parfois appelée la fontaine au dauphin. 

La municipalité a choisi ce modèle de fontaine ornementale dans le catalogue de la Fonderie du Val d'Osne (Haute Marne). 

La sculpture de l'enfant est signée Mathurin Moreau (1822-1912). Un exemplaire identique se trouve à Lempdes dans le Puy-de-Dôme; l'enfant à la rame se retrouvait à Montaut dans le Béarn jusqu'en 2015, date à laquelle elle a été volée.

Son premier emplacement se situait sur le trottoir du 36 de la rue Mauconseil.

En 1927, lors de l'élargissement de la place, il est décidé de la supprimer, elle n'est plus alimentée la source est tarie. On perd sa trace vers 1930.

En 1989, un fontenaysien, monsieur Pitou retrouve chez un antiquaire à Antibes cette fontaine ou sa soeur jumelle.

Le Conseil Municipal l'achète et l'installe en 1990 au milieu de la place.

Aujourd'hui l'eau n'est plus celle du ruisseau des Rosettes mais celle de la ville.

Plan d'alignement de la place Mauconseil, avant 1861
Plan d'alignement de la place Mauconseil, avant 1861
La fontaine des Rosettes place Mauconseil, 1910.
La fontaine des Rosettes place Mauconseil, 1910.

Carte postale, Fonds D. Codevelle

Place Mauconseil sans la fontaine des Rosettes, années 1930
Place Mauconseil sans la fontaine des Rosettes, années 1930
La fontaine des Rosettes place Mauconseil, 2007.
La fontaine des Rosettes place Mauconseil, 2007.

Photo Olivier Joly, Association Les Carrières


Les fontaines du carrefour et des Pissarons

La fontaine de la place du Général Leclerc (ancienne place d'Armes) portait le nom de fontaine du Carrefour.

Elle date de la fin du XVIIIe siècle. Sa construction a été possible grâce à la récupération de tuyaux en plomb qui servaient de conduite d'eau du village au monastère du Bois de Vincennes.

En effet, au XIIe siècle les Bonhommes, religieux de l'ordre de Grandmont, s'établirent dans ce bois. Privés d'eau, les moines la firent venir de la fontaine des Emeris grâce à des tuyaux.

Les fontenaysiens devaient les entretenir en échange de l'exemption d'un impôt appelé "Droit de gros" sur le vin du cru.

A la Révolution française, les Minimes, religieux succédant aux Bonhommes, abandonnent le couvent.

Les tuyaux devenaient donc inutiles. La municipalité obtint le droit à les utiliser pour la création de la fontaine du Carrefour. 

Elle était essentielle aux besoins de la commune mais ses deux auges étaient mal construites et la fontaine dût être réparée à plusieurs reprises: ses eaux se perdaient par infiltrations, occasionnant des dommages aux habitations voisines. 

En 1856, par suite de la réfection de la route départementale traversant le village, l'auge servant d'abreuvoir fut installée sur la place de l'église, avantage immense pour les habitants du quartier mais désavantage tout aussi grand pour ceux du "bas pays".

C'est à cette occasion qu'il est envisagé d'établir une fontaine abreuvoir sur la place Mauconseil.

En 1862, le bassin est cassé en plusieurs endroits par suite du tassement du massif de terre où la fontaine était construite, les pierres sont détériorées par les gelées.

L'architecte, chargé d'évaluer le coût de la réparation, conseilla plutôt de la supprimer. Elle était également gênante pour la circulation. Elle est remplacée par deux bornes fontaines. 

Les passants de la place peuvent à nouveau entendre le murmure de l'eau avec une nouvelle fontaine installée en 2002. 

La fontaine des Pissarons se situait tout près de là, au 23 de la rue de l'Ancienne Mairie.

Sur les documents anciens, on pouvait également la retrouver orthographiée : "pisse-oyson". Elle était alimentée par une source intarissable et déversait son trop-plein dans les terrains de plusieurs propriétés.

En 1832, le pavage des rues du Berceau et de la Mairie entraîna la réalisation d'un ruisseau conduisant les eaux de la fontaine vers le ruisseau central de la chaussée.

Le propriétaire du 6 rue de la Mairie demanda la concession du trop-plein qui se perdait dans une pierrée traversant une propriété voisine.

Sa demande fut acceptée sous condition qu'il fasse établir un seul conduit de la fontaine jusque chez lui.

Plan d'alignement de la place d'Armes avec sa fontaine publique
Plan d'alignement de la place d'Armes avec sa fontaine publique

Avant 1862.

Auge installée devant l'église Saint-Germain de l'Auxerrois en 1865
Auge installée devant l'église Saint-Germain de l'Auxerrois en 1865
Place d'Armes, 1911
Place d'Armes, 1911

La fontaine Saint-Germain et les puits

La fontaine Saint-Germain était située rue de Rosny, tout près du parc de l'Hôtel de Ville.

Elle communiquait ses eaux à celle de la fontaine de la place du Carrefour (actuelle place du Général Leclerc) par des conduits souterrains. Elle était alimentée par le trop-plein d'un puits voisin, avec pour conséquence une considérable perte d'eau. 

Afin de recueillir les eaux perdues et celles du puits Guérin Leroux, on établit un réservoir suffisamment grand pour procéder au lavage des ruisseaux.

En 1866, le puits de la rue de Rosny fut vendu à la commune.

Chaque année, il était nécessaire d'effectuer des fouilles et des réparations aux tuyaux. En 1903, à l'occasion d'un nettoyage, le conseil municipal décide de lui substituer une borne-fontaine.

Les puits étaient nombreux sur le territoire. Souvent privés, leurs usages était multiples.

On y puisait l'eau pour arroser les jardins, faire la cuisine, se laver ...

Dans l'Annuaire des commerçants et industriels de Fontenay de 1914, les habitants qui recherchent des eaux souterraines dans leur terrain, peuvent encore faire appel à M. Jupillat, puisatier, demeurant route de Rosny (actuelle avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny).

En 1931 un fontainier exerçait au 23 rue de la Mairie (actuelle rue de l'Ancienne mairie).

En 1939, dans le cadre de la Défense passive, la municipalité recense les puits, les sources, les citernes.

Elle dénombre 239 puits dont 27 utilisables. Dans la Rue de Rosny, on en compte 12 mais 4 sont exploitables.

Les puits inutilisables nécessitent un curage et d'une remise en état.

Puits condamné mais encore visible au 4 rue de Rosny.
Puits condamné mais encore visible au 4 rue de Rosny.

Photographie, Fonds Thomas-Lamotte

Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Extrait de la liste des puits et points d'eau sur le territoire vers 1939, suite
Les lavoirs

Cette eau abondante a été captée également pour alimenter des lavoirs, lieux où les femmes venaient laver leur linge mais aussi s'informer et discuter des affaires du village.

Plusieurs existaient sur notre territoire.

Seul celui de l'avenue Victor-Hugo nous est parvenu jusqu'à nous grâce à une carte postale.

Il se situait au lieu-dit des Bons-vivants et n'existe plus aujourd'hui. 

En juillet 1920, quatre nouveaux lavoirs publics sont installés: le 1er rue des Moulins, le 2e à la Route stratégique (actuellement cela pourrait être boulevards de Verdun ou boulevard Gallieni ou boulevard du 25 août 1944) ,le 3e à la Fontaine des Carreaux (avenue de la République) et le 4e dans le quartier des Angles (vers la rue de Joinville).

Ces lieux de sociabilité féminine ont disparu avec l'arrivée dans les années 1950 de la machine à laver le linge.

Le lavoir de l'avenue Victor-Hugo, début XXème siècle
Le lavoir de l'avenue Victor-Hugo, début XXème siècle

Le parc des Olympiades

Ce parc est annoncé par la municipalité dès 1977.

Il est réalisé dans le courant de l'année 1988 et inauguré le 24 septembre, en même temps que le parc Anne-Frank, lors de la "journée du cadre de vie".

Il s'inscrit dans la dernière phase de construction de la ZUP et une campagne de fleurissement général de la ZUP.

Son emplacement est un point clé du Grand ensemble. Il est en effet délimité par le complexe sportif à l'Ouest, par la zone d'habitations regroupant plus de 1000 logements au Nord, par le programme de la 3e tranche de bureaux à l'Est et enfin par la galerie commerciale au Sud.

C'est surtout le premier parc situé dans la partie nouvelle de la ville. Seuls les parcs de l'Hôtel-de-ville et des Epivans existaient.

Il a une superficie de 4800 m². Sa conception originale en zone fortement urbanisée en a fait un lieu privilégié pour les habitants des alentours.

La présence très marquée de l'eau dans cet aménagement (mare, ruisseau, cascades) est sans doute un rappel à l'existence de zones marécageuses dans ce secteur avant la construction du grand ensemble.

Projet du parc, 1987
Projet du parc, 1987
Lettre du Maire, Louis Bayeurte aux habitants, 1987
Lettre du Maire, Louis Bayeurte aux habitants, 1987
Inauguration du parc des Olympiades, septembre 1988
Inauguration du parc des Olympiades, septembre 1988
Aménagement du Parc des Olympiades
Aménagement du Parc des Olympiades
Parc des Olympiades, 1999
Parc des Olympiades, 1999
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