L' action municipale
La ville de Fontenay-sous-Bois a connu le rappel de ses jeunes hommes à partir de 1955 et 1956.
Durant toute la guerre d’Algérie, le service social de la ville de Fontenay envoie aux jeunes mobilisés sous les drapeaux chaque année un colis pour Noël.
Les archives comptent de nombreuses cartes et lettres venant d’Algérie.
Adressées à la municipalité, elles sont datées de janvier 1962 et remercient la ville pour ce petit paquet qui « améliore l’ordinaire » et rappelle à ces jeunes soldats que leur ville pense à eux et qu’ils y sont attendus. Ces courriers sont passés par les mains de la censure militaire…
Dès le milieu des années 1950 et les premiers décès de soldats français, l’opposition à la guerre d’Algérie gagne du terrain en métropole.
En 1956, Charles Garcia, conseiller général la Seine (PCF), élu de Fontenay, se rend au Fort de Nogent.
C’est le lieu du cantonnement du 401e régiment d’artillerie antiaérienne. Alors que le service militaire a été porté à 27 mois, l’élu fontenaysien s’adresse directement aux rappelés qui sont de plus en plus nombreux et forment le gros des troupes.
Cette action lui vaut d’être arrêté et de passer un séjour en prison.
En 1961 et 1962, alors que des négociations ont lieu entre le gouvernement français et le GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne), la tension est renforcée par les attentats de l’OAS (Organisation de l’armée secrète).
Les manifestations de rues se multiplient, souvent violemment réprimées par la police. Des fontenaysiens par centaines y participent et y sont parfois blessés.
Le monument de la Place du 19 mars 1962 a été érigé en 1996. Il a été réalisé par le sculpteur fontenaysien Maurice Cardon. Il rend hommage aux victimes de cette guerre et célèbre le cessé le feu qui met fin à un conflit qui officiellement jusqu’en 1999 n’a pas voulu dire son nom…
Deux phrases sont inscrites sur la plaque commémorative :
Que l'homme délivré de son passé absurde, dresse devant son frère un visage semblable et donne à la raison des ailes vagabondes
Paul Eluard