Les Américains à la Libération de Fontenay-sous-Bois en août 1944
Témoignages de Fontenaysiens extraits de l'exposition " Fontenay-sous-Bois 1939-1945"
"Le PC (poste de commandement) des troupes américaines était établi sur les pelouses du Bois de Vincennes. Ils sont entrés dans Fontenay avec leurs chars, leurs camions remplis de matériel.
Nous étions tous fous de joie, on les applaudissait, on les embrassait. Ils nous donnaient du chocolat, du chewing-gum, des friandises."
Témoignage d' Odette VIENOT 20 ans
Vendredi 26, une de nos voisines nous annonça : « Les soldats américains sont dans le Bois de Vincennes ».
Mes neveux, âgés de 14 et 9 ans et moi-même enfourchâmes nos bicyclettes. L’avenue Franklin-Roosevelt était « envahie » par les camions US jusqu’à la Porte Jaune.
Nous arrivâmes au lac des Minimes où de nombreux GI étaient stationnés. Notre présence ne passa pas inaperçue et très vite la conversation s’engagea.
Ils avaient participé au débarquement et faisaient partie des troupes d’infanterie de la IVe Division IVRY, leur badge représentait quatre petites feuilles de lierre.
Dans notre joie d’être libérés, nous avions pavoisé à notre balcon le drapeau français ainsi que la grande bannière étoilée de mes grands-parents paternels. Cela ne passa pas inaperçu, notre maison fut « repérée » !
Par les soldats américains qui se promenaient et ils nous demandèrent l’autorisation d’établir leur quartier général. Grand émoi dans le quartier où chacun venait bavarder avec nos libérateurs.
C’est alors que nous reçûmes des boîtes de rations K avec lait, œufs en poudre, chocolat, café etc…
Le calme revenu, quelque temps après, la Mairie demanda aux habitants s’ils acceptaient d’héberger des soldats américains. C’est ainsi que pendant près d’un mois, nous eûmes le plaisir d’accueillir deux charmants garçons.
Témoignage de Marguerite THOMAS-LAMOTTE 32 ans
"Les Américains ont élu domicile rue du Fort.
C'est une explosion de joie, embrassades, pleurs, rires tout à la fois, enfin le bout du tunnel.
Tout le monde essaye de se comprendre, mais ce n'est pas toujours facile à cause de la barrière de la langue.
Il me reste la vision de mon petit frère André, âgé de 6 mois, assis dans le casque de ce jeune militaire, posé sur ses genoux."
Témoignage de Marguerite Stombellini, 12 ans
" Le 26, nous vîmes arriver un bataillon d'Américains par le bas de la rue de l'Audience.
On ne les entendait pas marcher avec leurs chaussures en caoutchouc.
Ils restèrent là quelques heures, puis ils se rendirent près de l'église afin de prendre un peu de repos. Ils installèrent un canon antichar à l'angle de la rue du Berceau et de la rue de Neuilly, au cas où il y aurait eu le retour des Allemands.
Dans la joie, des Fontenaysiens avaient pavoisé leurs fenêtres de drapeaux français.
Les Américains avaient établi un immense entrepôt de jerricans d'essence dans le bois, entre la route de la Porte Jaune et celle de la gare de Nogent.
Tout transitait par la gare de marchandises. Là on vidait les wagons dans les GMC qui faisaient la navette avec le dépôt du bois de Vincennes.
Un jour le dépôt prit feu, il fallut en toute hâte faire l'opération inverse pour sauver ce qui pouvait l'être.
J'avais reçu de l'armée américaine, un permis temporaire pour faire ce travail."
Témoignage de René Oudry, 23 ans