La Madelon
La ville de Fontenay-sous-Bois organise chaque année les fêtes de la Madelon, fête locale traditionnelle avec concerts, manèges, animations de rue, vide grenier et stands associatifs.
La Madelon est aussi le titre d'une chanson.
L'histoire de cette chanson, popularisée pendant la Guerre de 1914-1918, est liée à celle de Fontenay-sous-Bois.
A Fontenay, comme dans de nombreuses autres villes, il était de tradition, depuis 1842 que chaque année soit choisie et honorée une "jeune fille vertueuse" qui représentait la commune.
François Joseph Mot (1768-1841) , bienfaiteur de la commune est à l'origine de cette Rosière. Dans son testatement, il la dote d'une somme de 600 francs. En contrepartie, elle doit déposer une rose sur sa tombe et se marier, à l'église, le 21 août, jour anniversaire de M. Mot.
Cette tradition connaît une évolution au XXe siècle grâce à la Madelon.
Madelon est un personnage fictif d'une chanson populaire qui fut créée en mars 1914 dans un café-concert de Paris.
C'est une commande du chanteur Bach. Les paroles sont de Louis Bousquet et la musique de Camille Robert. Elle raconte l'histoire de la servante d'un cabaret militaire qui sert à boire aux soldats.
Cette chanson a d'ailleurs peu de succès lors de sa création. Elle prend son envol quelques mois après, à Fontenay-sous-Bois, dans l'enthousiasme de l'entrée en guerre d’août 1914.
Un chansonnier, qui a pour nom d'artiste Sioul et qui avait assisté à la création de cette chanson au cabaret parisien, L'Eldorado, la reprend. Artilleur du 12ème régiment, il est alors cantonné à l'école Jules-Ferry de Fontenay avant d'être nevoyé au Front. Dans la vie civile il s'appelle Louis Choffel.
C'est à l'école Jules-Ferry dit-on qu'il chante La Madelon pour amuser ses camarades. Ceux-ci l'apprennent et la chantent à leur tour.
C'est le début du succès de cette chanson qui est reprise dans les spectacles des comiques troupiers ces amuseurs qui chantaient pour divertir les soldats en permission.
Partout les machines à écrire, les papiers carbone, les ronéos des états-majors multipliaient les strophes de Bousquet et la chanson volait déjà d’Epinal à Calais. Nous étions alors en 1915 et tout le monde célébrait les vertus et la jeunesse de celle qui prodiguait son pinard et ses sourires aux gars qui montaient se faire tuer
Bach
Le premier enregistrement de la chanson se fera en 1917.
Cette chanson pour le réconfort du soldat, gaie, ne fait jamais allusion aux durs combats que mènent les soldats au front.
Au-delà de la légende, cette chanson est en totale opposition avec ce que vivent les combattants. On peut y voir une opposition directe à la chanson de Craonne qui gagne dans les rangs en 1917 au moment des premières mutineries et dont le texte fait état des conditions déplorable dans lesquelles combattent les soldats. Texte profondément antimilitariste, d’extrême gauche pour l’époque et qui sera interdit.