au Village
Le centre ancien
J'ME BALADE DANS LE VILLAGE
Mode de déplacement : pédestre 🚶
Durée de la balade : 1 heure ⏰
Distance à parcourir : 1.5 km
Accessible aux personnes à mobilité réduite
Les étapes
> 🚶 Commençons dans le parc de l'hôtel de ville, devant le bassin et sa cascade
Le château seigneurial
Le château seigneurial se situait à l'emplacement actuel du parc de l'Hôtel de ville, près de l'église Saint-Germain l'Auxerrois.
L'atlas de Trudaine du XVIIIème siècle le localiserait près de la rue de Rosny (anciennement rue du Colombier), près du débouché de la rue Bouvard.
Il est présent en 1812 sur le plan du cadastre napoléonien, mais disparait en 1837 sur le plan révisé.
Nos recherches ne nous ont pas permis jusqu'à présent de retrouver une représentation iconographique de ce château.
La 1ère trace du château date du 17ème siècle.
Le premier propriétaire connu, en 1645, s'appelait André Lebret, sieur du Grand Boullay. Puis ce fut Jacques Dory, puis François Martin Desbouchardières et Jacques Maquer, seigneur de Fontenay, en 1766.
Après la mort de ce dernier, il est loué à un écuyer, député du commerce de la province de Picardie puis au comte de Vienne. Ce dernier et sa femme occupent encore le château en 1792, avec 20 domestiques.
L'héritier de Jacques Maquer vend ses propriétés fontenaysiennes en 1798 à des vignerons du village. Un maçon fontenaysien, Louis-Jacques Sonnette achète le domaine en 1817. Ne pouvant payer, les terres sont séparées en lots. 12 cultivateurs se portent acquéreurs. C'est très certainement à cette époque que le château est démoli.
Il naît le 5 juin 1717 à Berck (département actuel du Pas-de-Calais). Son père est maître d'un bateau dreigeur, utilisé pour la pêche au filet. Nous ne connaissons rien de son enfance. Nous le retrouvons en 1748, conseiller du Roi et notaire au Châtelet, jusqu'en 1764. Il semble aisé financièrement.
En 1759 il achète une grande maison et des terres à Fontenay.
En 1763, il s'anoblit en achetant une office de Secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses finances, pour 100 000 livres et 2 400 livres de pot-de-vin. En achetant les seigneuries de Saint-Martin-des-Champs et de Saint-Victor, il devient le seigneur tout puissant et haut justicier de Fontenay en 1766. Mais il n'en reste pas moins un noble du 1er degré.
Il possède ses propres armoiries et également une autre résidence à Paris, rue de Condé.
Quelques mois plus tard, Jacques Maquer fait son entrée publique dans le village fontenaysien. Une grande fête est organisée en son honneur.
Il se marie avec Marie-Angélique Girault dans l'église Saint-Germain à Fontenay le 13 mai 1773. Ils ont deux enfants. Jacques meurt à Paris le 28 janvier 1779 et inhumé à l'église de Saint-Sulpice à Paris.
Sa femme meurt en 1781. Elle repose dans un caveau dans l'église de Fontenay-sous-Bois.
Les Archives nationales nous donnent une description de ce château :
Avec ses dépendances, le château seigneurial consistait « en porte cochère, grande cour, écurie et remise en icelle, corps de logis principal au fond de ladite cour, petit corps de logis à gauche, où sont la cuisine et les chambres des domestiques, grand parc d’environ 17 arpents distribué en parterre où il y a un bassin, en verger et différentes allées en bois de haute futaye, charmille et bosquets, pavillon au bout du parterre à droite ; au bout dudit parc est une porte de sortie dans les champs. A l’entrée dudit parc, à gauche petite cour ou jardin dans laquelle est un colombier à échelle peuplé de pigeons ; à droite de la porte d’entrée du château est une porte charretière, basse-cour, bastiment pour le logement du jardinier, poulailler, écurie, jardin. »
Le parc du château est clos de murs et respecte la mode de l'époque avec un agencement à la Française, comme pour celui de Versailles.
Sa surface est bien plus grande que le parc actuel de 2 hectares. Il s'étendait très certainement jusqu'au boulevard Gallieni actuel et devait être délimité sur un côté par un bois, le bois Guérin Leroux et totalisait environ 6 hectares, constructions comprises.
La propriété Appert
Cette maison bourgeoise, sise au 28 rue de Rosny et photographiée dans les années 60, fut détruite pour laisser la place au parc de l’Hôtel de ville que l’on connaît actuellement. Elle appartenait à un grand négociant en vins et alcools, Paul Appert. Sa famille avait fondé l’entreprise au milieu du XIXème siècle et avait installé ses bureaux et magasins sur les quais de Bercy.
Mais ne nous y méprenons pas ! Cette bâtisse en ruine n’est pas le château seigneurial, construit au XVIIème siècle.
Les pigeonniers ou colombiers
L’appellation de colombier est plus aristocratique que pigeonnier mais il s’agit bien de la même chose. Le colombier seigneurial était situé en bordure de la rue de Rosny (du Colombier à l'époque).
L'Atlas de Trudaine le représente avec un point rouge, à droite du château.
Posséder un colombier fait partie des nombreux privilèges des nobles. Les paysans, sous l'Ancien Régime, pouvaient posséder un pigeonnier mais la construction était incluse dans les bâtiments des fermes. Le colombier seigneurial de Fontenay de Maquer est consacré uniquement aux pigeons. Il est dit "à échelle" ou "à pied". On pouvait accéder aux boulins (nids) pour les nettoyer ou attraper les pigeons grâce à une échelle, située à l'intérieur de la tour.
Les paysans étaient contraints de supporter que des volées de centaines de pigeons s’abattent sur leurs champs pour s’y gaver à leurs dépens. Interdiction à quiconque de tuer, blesser ou attraper des pigeons sous peine de lourdes amendes. Les cahiers de doléances de 1789 rapportent de nombreuses plaintes à ce sujet.
A l'époque, les pigeons pouvaient servir de messagers, leur fiente servait d'engrais. Ou ils étaient abattus pour finir dans une assiette et régaler les papilles.
Un témoin du passé
La municipalité, en installant en 2000 des pigeonniers dans la ville et notamment dans le parc de l’Hôtel de ville, rappelle ce passé. Ces installations contemporaines servent désormais à limiter la reproduction de ces oiseaux qui prolifèrent dans nos villes.
> 🚶Descendez les marches ou prenez la rampe d'accès vers la partie basse du parc, arrêtez-vous sur la passerelle.
Un escalier
L'escalier face à la passerelle est le seul vestige de l'ancien château seigneurial. Sa partie basse a une forme de fer à cheval et un belvédère distribue deux branches de l'escalier.
La fontaine représentant une tête de lion, le "canal" et le kiosque qui le prolongent sont récents. Au milieu du parc est installée une sculpture, intitulée "Héloïse et les trois rivières". Elle a été réalisée par Maurice Cardon et symbolise l'abolition de l'Esclavage avec ses chaines brisées.
> 🚶 Descendez la rue Jean Douat, tournez à droite rue de Neuilly. 50 mètres plus loin arrêtez-vous devant la base du clocher de l'église.
L' église Saint-Germain l' Auxerrois
Cette église est le plus vieux bâtiment de Fontenay-sous-Bois encore visible de nos jours.
L'église a pour Saint patron Saint-Germain l'Auxerrois mais elle n'en possède pas de reliques.
Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1926.
Les écrits les plus anciens évoquent un édifice cultuel en l'An mille apr. J.-C. Il est évident que le bâtiment d'alors n'a que très peu de rapport avec l'édifice d'aujourd'hui. Tout au plus, devait-il s'agir d'une modeste chapelle en bois pour quelques centaines de communiants.
Elle était physiquement au cœur du village primitif mais jouait un rôle fondamental auprès des habitants. C'est là qu'ils se rassemblaient pour débattre des affaires civiles, agricoles ...
Imaginez que le long de la rue de Neuilly, se situait jusqu'en 1842 le cimetière primitif. Cette année-là, les habitants transportent eux-mêmes les "restes inanimés de leurs pères" jusqu'au nouveau cimetière communal, crée en 1821, 116 boulevard Gallieni. Ce cimetière primitif était trop petit pour accueillir tous les défunts.
De plus, le courant, hygiéniste établit une corrélation entre les maladies et la promiscuité des corps. En 1823, les élus choisissent un terrain à l'écart des habitations et en hauteur, aéré, pour le nouveau cimetière.
La base du clocher est la partie la plus ancienne, il a été construit au XIIIème siècle. Sur le plan d'ensemble, on remarquera qu'il est désaxé par rapport à l'ensemble de l'édifice, ce qui marque son ancienneté.
Les cloches
Lors de la reconstruction de l'église à la fin du XVème siècle, la base du clocher est conservée, le reste est entièrement reconstruit. Des cloches y seront baptisées en août 1534.
A l'instar d'un nouveau-né, les cloches sont baptisées par le curé. Elles sont essentielles dans la vie quotidienne des fontenaysiens à cette époque. En effet, elles rythment les évènements heureux et douloureux d'une vie, lors des mariages, des décès, des naissances ou tout simplement des fêtes. Le soleil est également un repère pour le travail dans les champs.
Actuellement une des cloches que vous entendez sonner toutes les heures s'appelle Antoinette en hommage à la reine.
Pour en savoir plus sur les cloches de l'église Saint-Germain
En dehors de la base du clocher, le reste de l'édifice a été reconstruit au XVIème siècle. L'église a bénéficié de la bienveillance des souverains en raison de la proximité du Château de Vincennes, résidence royale. On date ainsi de 1555 à 1556 le voûtement de la nef par Jean Arcillon, maçon et tailleur de pierre à Paris. Le haut du clocher est refait à neuf en 1671. En 1728, les travaux sont entrepris dans le chœur avec le renforcement de la voûte et du clocher par Jean-Baptiste Leroy, entrepreneur à Paris.
Retrouvez dans la rubrique Histoires ... de bâtiments, une page sur l'église Saint-Germain l'Auxerrois
🚶 Remontez la rue de Rosny, entrez sur le parvis de l'église.
Avant les travaux de transformations en 1751 et 1752, l'entrée de l'église paroissiale était différente : on y trouvait un narthex.
Un narthex est un vestibule séparant l'extérieur de la nef centrale, un portique aménagé à l'entrée de certaines églises romanes et gothiques. C'est en quelque sorte une petite église avant la grande église. Elle avait une fonction religieuse : elle séparait les habitants qui n'avaient pas encore reçu le baptême ou le refusaient, les énergumènes (possédés par le diable). Le narthex était également utilisé par les villageois pour discuter des affaires de la paroisse.
A l'angle des rues de Rosny et de Neuilly, se trouvait une petite maison, aujourd'hui disparue. Elle a servi de corps de garde pour la Garde Nationale, de salle d'école pour garçons et de lieu de réunion pour les premiers maires et conseillers municipaux. Elle est détruite en 1842 pour créer une place.
Disparus aussi, un abreuvoir, des pissotières ou urinoirs.
Actuellement, il reste au sommet de la façade, au centre du fronton triangulaire, la trace d'un bas-relief représentant les armes royales de Louis XV.
C'est un hommage pour sa contribution financière à la réalisation de cette façade. Cette sculpture sera presque entièrement détruite à la Révolution Française, acte symbolisant la volonté des habitants d'effacer les symboles royaux.
D'après nos recherches, au centre, étaient gravées 3 fleurs de lys, symbolisant la trinité et au-dessus une couronne royale. Autour des décors de feuilles et de volutes sont encore visibles.
En dessous des armoiries royales, dans la partie centrale de la façade d'entrée, vous pouvez observer une niche contenant la statue de Saint-Germain, Saint patron du lieu.
Les doigts levés de sa main droite symbolisent la bénédiction. Il tient dans sa main gauche un bâton, appelé crosse épiscopale. Elle est surmontée par une croix grecque. Il est vêtu d'une soutane barrée par une grande croix latine. Il porte sur sa tête une mitre. On retrouve là tous les attributs d'un évêque mais contrairement à d'autres saints, il n'en a pas de particuliers, sensés l'identifier facilement auprès des fidèles. L'attribut personnel de Sainte Geneviève est par exemple un agneau.
Germain naît à Appoigny, près d'Auxerre en Bourgogne, vers 380 apr. J. -C, dans une famille d'aristocrates gallo-romains. Il fait des études à Rome et devient un avocat réputé. Il se marie à Eustachie. Lorsque qu'il rentre en Gaule, il est nommé duc et gouverneur. Il détient un commandement militaire.
L'époque de Germain d'Auxerre est instable. Ce sont les grandes invasions barbares, le début de l'effondrement de l'Empire Romain. La doctrine chrétienne connaît beaucoup de divergences. Germain, comme de nombreux aristocrates, chasse. Il a pour coutume de suspendre à un poirier la tête de ses prises. Cet acte est jugé par l'évêque d'Auxerre, Saint Amâtre, comme un acte d'idolâtrie. Germain le menace de mort. Face à ce comportement, le Préfet Julius décide de le faire entrer de force dans le Clergé vers 410 apr. J. -C.
Germain est touché par la grâce et se consacre au service de Dieu. Il brûle ses biens et se retire dans un monastère. Son épouse se fait nonne.
Devant une telle foi, il est élu "malgré lui" évêque d'Auxerre le 7 juillet 418 apr. J. -C.. Son influence s'étend à la Gaule toute entière, tant il est estimé aussi bien des chefs barbares que des empereurs.
En 430 apr. J. -C. , le Pape Célestin 1er ordonne à Germain de gagner la Bretagne insulaire (Grande-Bretagne actuelle) pour combattre l'hérésie des Pélagiens. Lors d'un de ses voyages, il croise celle qui deviendra Sainte-Geneviève.
Il meurt à Ravenne, en Italie, le 31 juillet 446 apr. J. -C. Son corps est alors ramené à Auxerre où son tombeau se trouve encore, dans les cryptes de l'abbaye Saint-Germain.
Déambulation dans l'église
Des épisodes de la vie de Saint-Germain l'Auxerrois sont détaillés sur des vitraux et des panneaux du retable du XIXème siècle.
Nous retiendrons dans cette visite quelques objets classés ou inscrits sur la liste des Monuments Historiques :
Une peinture de Pierre Mignard et de Jean Baptiste Monoyer, intitulée L'immaculée conception, datée du XVIIème siècle, les fonds baptismaux de 1765, un tabernacle de 1750, un imposant buffet d'orgue du XIXème siècle et un tableau représentant Daniel dans la fosse aux lions de Pierre Herbstoffer de 1850, un retable constitué de 7 toiles ...
> 🚶 Remontez la rue de Rosny jusqu'au n° 4
Un puits
Sous le porche de cette ancienne ferme, à l'entrée de la ruelle, se trouve un puits privé. Il n'est plus utilisé aujourd'hui et est fermé par quelques planches en bois.
Les puits étaient nombreux sur le territoire. Le sous-sol fontenaysien était généreux. Alors pourquoi ne pas profiter de cette eau souterraine gratuite !
Vers 1939, dans la perspective des restrictions liées à une guerre menaçante, l'administration communale fontenaysienne recense les points d'eau. On ne dénombre pas moins de 239 puits mais seulement 27 sont utilisables. L'eau souterraine au fil du temps se tarit. Et vers 1939, ce puits, du 4 rue de Rosny est déjà inutilisable. Un curage est prévu pour sa remise en service.
> 🚶 Reprenez la rue de Neuilly, passez l'impasse de l'Eglise et arrêtez-vous au n° 1 rue de Neuilly
Trompe - l'œil
Ce bâtiment a été rénové en 2021 mais garde une caractéristique remarquable: un trompe-l’œil.
Le repérez-vous ? D'après vous, pouvez-vous ouvrir tous les volets ? Non !
Deux volets du 1er étage sont factices. Ils sont peints et gravés en surface.
Deux autres, du 2ème étage, l'étaient mais la rénovation n'a pas gardé cet artifice. Elle n'a gardé que les fenêtres obstruées, sans "refaire" les volets.
Cet élément architectural est le résultat d'un "détournement" d'un impôt créé par le Directoire, le 4 frimaire An VII (24 novembre 1798) pour renflouer les caisses de l'Etat: l'impôt sur les portes et fenêtres.
Pour s'y soustraire, les petits propriétaires et les loueurs bouchent leurs fenêtres ou font construire des bâtiments avec des fenêtres peintes en trompe-l'oeil pour garder une harmonie de façade.
A la fin du XIXème siècle, les hygiénistes et les médecins dénoncent cet impôt qu'ils jugent en partie responsable du rachitisme dû au manque de lumière et de soleil à l'intérieur des logements. Devant cette contestation qui a permis l'adoption des 1ères mesures réglementaires contre l'habitat insalubre, les autorités suppriment cette loi en 1926.
En 1928, l'article 2 du règlement sanitaire municipal de Fontenay-sous-Bois dispose que chacune des pièces de la maison soit " éclairée ou aérée, sur rue ou sur cour, au moyen d'une ou de plusieurs baies dont l'ensemble devra présenter une section totale ouvrante au moins égale au sixième du sol de la dite pièce".
D'autres exemples de fenêtres bouchées ou en trompe-l'oeil
> 🚶Remontez la rue de Neuilly, tournez à droite dans la rue du Berceau et encore à droite rue de l'Ancienne mairie, arrêtez-vous au n°6
L' ancienne mairie
Ce bâtiment accueille actuellement la Direction du développement urbain.
Les élus ont choisi un édifice simple, symétrique. Sans l'inscription du mot "MAIRIE" sur sa façade, il aurait tout aussi bien pu s'agir d'une maison bourgeoise.
On l'appelait mairie ou maison commune.
La date de construction du bâtiment est inscrite sur le fronton de la façade en chiffres romains: MDCCCLVIII (1858).
Petit rappel !
M=1000 ; D=500; C=100; L=50; V=5; I=1
> 🚶 Contournez l'ancienne mairie par la gauche et dirigez-vous vers la rue François Poil. Tournez à droite dans la rue Mot, arrêtez-vous sur la place de la Libération, devant la librairie.
Au passage, vous pouvez admirer un trompe-l’œil récent : une fresque de Jean Louis Dupart de1988.
Devant cette fresque, se trouve le monument commémoratif de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Les fermes
Une des plus anciennes fermes fontenaysiennes se trouve au 12 rue Mot. Elle daterait du XVIIIème siècle voire du XVIIème siècle. Elle est représentative du bâti ancien, trace du passé agricole fontenaysien.
Un document daté de 888 apr. J. -C. mentionne l'existence d'un vignoble fontenaysien. Celui-ci recouvre la majorité du territoire agricole. Il est planté sur les coteaux bien exposés. L'abondance de l'eau favorise cette culture. Le vin est apprécié à Paris et dans la région. En 1791, la vigne représentait 80 % des terres labourables. En 1900, 8 %. Cela s ‘explique par le déclin de la vigne au 19ème siècle dû à la maladie du phylloxéra et à la concurrence des vins du Midi.
De nouvelles cultures apparaissent : les légumes, les fruits, les fleurs. Dans les vergers, on récolte cerises, poires, pommes, prunes, pêches mais aussi groseilles et framboises, cultures délicates mais qui sont rentables. Les maraîchers cultivent les choux de Bruxelles, les petits pois, les asperges, les haricots, les pommes de terre. A ce propos, un agriculteur fontenaysien, M.Hénault crée en 1889 une nouvelle variété de pomme de terre, connue sous le nom de « Belle de Fontenay » et que l'on peut encore trouver dans le commerce. Ses terres se situaient au lieu-dit de "La Tombe", à la limite de Vincennes.
Les arboriculteurs fontenaysiens utilisaient la méthode montreuilloise qui consistait à planter les arbres fruitiers (pêchers, poiriers, pommiers ...) près d'un mur recouvert de plâtre ou de chaux. Cela permettait aux fruits de bénéficier de la chaleur du soleil même la nuit. La chaux ou le plâtre emmagasine cette chaleur. Les fruitiers étaient taillés en espalier. Des sacs en papier recouvraient chaque fruit pour que ces derniers bénéficient d'une protection contre les insectes et pour que le murissement soit optimisé. Certains arboriculteurs collent sur les fruits des pochoirs qu'ils enlèvent quand le fruit est arrivé à maturité. Le soleil laisse une trace sur la peau du fruit ainsi décoré.
Les récoltes étaient vendues aux Halles de Paris et pour les plus délicates dans les grands magasins de la capitale tels Fauchon, Potel et Chabot. Mais aussi dans les marchés de Nogent, de Joinville, du Perreux.
> 🚶Un petit détour de 5 minutes ? Prenez la rue de l'Audience qui commence place de la Libération. Arrêtez-vous à son débouché avec la rue Saint-Vincent, au n°22
La vacherie des pelouses
La Maison Melet vante, sur ses bouteilles en verre, sa proximité avec le Bois de Vincennes et ses pelouses. Le client imagine facilement que les vaches vont y paître la bonne herbe. Des médailles qui complètent la décoration des bouteilles servent à rappeler que la Maison Melet a remporté de nombreux concours agricoles. En novembre 1914, la vacherie possède 17 vaches qui pesaient en moyenne 580 kilos. Le village en comptait 143 au total pour la même période. En 1931, il ne restait que 34 vaches !
Une page est consacrée au lait à Fontenay dans la rubrique "Made in Fontenay"
Les anciens bâtiments agricoles à voir dans Fontenay
Une quarantaine de fermes ont été recensées dans le centre historique de Fontenay
Comment les reconnaître ?
Les portes sont cochères ou charretières et donnent souvent accès à des cours intérieures.
Les façades sont très peu décorées, avec parfois une corniche, enduites de chaux ou de plâtre. Le bâtiment servait de logement mais également à l'activité agricole. Les volumes pleins l'emportent sur les vides.
Les fenêtres sont de tailles irrégulières, parfois très petites et disposées sans alignement.
Souvent on trouve des lucarnes utilitaires avec une potence et une poulie de levage pour hisser les sacs de grains ou de farine dans les combles.
Les toitures sont en tuiles, à l'origine plates puis remplacées au XIXéme siècle par des tuiles mécaniques.
Quelques adresses des plus anciennes fermes : 9 rue du Berceau, 4 et 6 rue de Rosny, 12 rue Chevrette, 12 rue Mot, 5 rue Saint-Germain, rue Bouvard .
Une ferme aujourd'hui disparue : la ferme du Fort de Nogent ou la Maison Célarier
Elle se situait 5 rue de la Corneille, dans le quartier du Fort de Nogent. Jusqu'en 1916, la famille Célarier élève des vaches et de la volaille. En 1891, elle emploie 3 commis et une domestique. Les inscriptions sur les murs du bâtiment indiquent que le lait était vendu à la tasse. Il l'était également en bouteille de verre, avec la marque de la Maison. En 1916, la ferme remplace son élevage bovin par un élevage porcin. Elle cesse toute activité en 1932.
La ferme livrait le lait à domicile avec un camion léger à 4 roues, tracté par un cheval. Le conducteur porte à sa ceinture une sacoche pour encaisser les paiements. La vente se faisait avec un système d'abonnement. Il devait également livrer les crèmeries du coin car on peut voir à l'avant de la voiture un bidon.
Sur la voiture sont accrochées les récompenses reçues lors de concours agricoles. En 1891, au concours régional de Versailles, M. Célarier remporte un prix avec "une des plus belles bandes de vaches laitières" de la race des Montbéliardes (marron et blanche). En 1907, il obtient un prix pour une femelle de la race fribourgeoise, rouge et blanche, de 5 ans.
> 🚶 Repartez vers la place de la Libération, remontez entièrement la rue Chevrette. A la rue du Commandant Jean-Duhail, tournez à droite. Arrêtez-vous à l'intersection des rues Mauconseil et du Commandant Jean-Duhail, sur la place.
La dernière étape de notre balade : la fontaine des Rosettes
Au passage, à l'angle des rues Chevrette et Grognard, habitaient les beaux-parents de Danton, M. et Mme Jérôme Charpentier.
Les premiers égouts de la ville furent installés dans la rue Grognard.
Fontaine des Rosettes
Le conseil municipal décide d'installer, en 1856, une fontaine décorative avec un abreuvoir sur la place des Rosettes (parfois appelée place Mauconseil) car celui de la fontaine de la place d'armes (place du Général Leclerc actuelle) vient d'être supprimé. Il ne faut pas désavantager ceux du "bas pays" par rapport à ceux du Plateau.
A l'origine, elle se trouvait sur le trottoir de la maison du 36 rue Mauconseil.
Elle est alimentée par les eaux d'un ruisseau, situé plus haut, en plein champs et en dehors de toute habitation. Une autre fontaine des Rosettes est alimentée par ces eaux mais se situe à l'angle de la République et de la rue des Rosettes.
Cette fontaine est appelée "Fontaine des Rosettes" ou "Fontaine au dauphin", poisson sculpté et portant l'enfant. Dans les légendes, le dauphin est un protecteur pour les enfants.
L'enfant tient une rame (symbole de la navigation ?) dans sa main droite. Il est entouré d'une écharpe et est assis sur une coquille, dans un décor aquatique et de joncs. L'eau est projetée par le dauphin.
Elle n'est pas unique en France, la municipalité l'a choisie dans un catalogue, de la fonderie du Val d'osne (Haute Marne). La ville de Lempde, dans le Puy-de-Dôme, a choisi la même sculpture pour décorer la ville.
La sculpture de l'enfant est signée Mathurin Moreau (1822-1912).
C'est la première fontaine décorative de la ville. Jusqu'alors, on ne trouvait que des fontaines ou bornes utilitaires.
La fontaine est supprimée en 1927 lors de l'élargissement de la place. De plus, elle n'était plus alimentée par les eaux de la source qui s'est tarie.
On perd la trace de la fontaine pendant plusieurs décennies.
Un habitant de la place, M. Pitou, lors d'un voyage dans le Sud de la France, retrouve la fontaine ou sa sœur jumelle chez un antiquaire, à Antibes.
Le conseil municipal l'achète et l'installe au milieu de la place en 1990. L'eau qui sort du dauphin n'est plus celle du ruisseau des Rosettes mais celle de la ville.
A l'origine, il coulait sur et dans le sol fontenaysien de nombreuses sources. Au fil du temps, les habitants ont su les capter sous différentes formes : lavoirs, puits, fontaines, bornes ... Cette richesse maitrisée a permis au village primitif d'en tirer profit avec des cultures recherchées et nourricières. Fontenay et sa région sont devenues le grenier alimentaire de la capitale.
Cette eau à profusion entraina malgré tout de nombreuses contraintes. Celle par exemple de la faire venir avec des tuyaux de plomb dans le bois de Vincennes pour alimenter le monastère des Minimes ou la réserve de chasse royale.
Un autre désagrément très fréquent était celui des débordements et infiltrations qui endommageaient habitations et voirie. La place d'Armes (du Général Leclerc actuelle) a souvent été boueuse, avant d'être pavée en 1838. Sans parler des odeurs pestilentielles dont se plaignaient de nombreux villageois.
Et il faut attendre 1837 pour que les premiers habitants puissent tourner le robinet et que l'eau arrive à domicile, sans effort. Avant cette date, les fontenaysiens circulaient très souvent avec des récipients pour la transporter : seau, arrosoir, broc ...