L' église Saint-Germain l' Auxerrois
De la chapelle à l'église Saint-Germain l'Auxerrois
Les textes attestent de l’existence d’un lieu de culte chrétien à Fontenay, au centre du village, vers l’an 1000.
La paroisse comptait environ un millier de communiants, chiffre correspondant à la population totale fontenaysienne, sachant qu’à cette époque la religion chrétienne s’imposait à tous. L’église actuelle ne devait pas ressembler au bâtiment primitif qui devait être très certainement une simple chapelle.
La présence royale au château de Vincennes a favorisé l’édification d’une véritable église au XIIIème siècle. La base du clocher date de cette époque. Le reste du bâtiment est reconstruit au cours du XVIème siècle. Le clocher fut refait à neuf en 1671. La façade date de 1752, elle a remplacé l’ancienne façade gothique qui comprenait un narthex.
Elle est divisée en trois travées : la partie centrale, la plus grande, est surmontée d’une niche (une ancienne fenêtre condamnée) contenant la statue en fonte de Saint-Germain l’Auxerrois. Au-dessus, un fronton triangulaire porte les traces des destructions symboliques de la Révolution Française envers la royauté : l’écusson aux fleurs de lys, surmonté d’une couronne, a été partiellement effacé à cette époque. Ces armes royales étaient gravées en l’honneur de Louis XV qui contribua largement transformation de l’édifice.
En 1826, on grave le monogramme du Christ. Une restauration malheureuse en 1950 fait disparaitre, sur les pinacles du côté de l’église, des bas-reliefs en fleurs de lys, des têtes grotesques, des pélicans. Il reste quelques choux frisés sur les pinacles.
Qui est Saint-Germain l'Auxerrois ?
Né vers 380 à Auxerre, Il est issu de l’aristocratie gallo-romaine et fit des études de droit à Rome. Il est avocat en Gaule et se marie.
Il détenait un commandement militaire qui s’étendait sur la majeure partie du territoire. C’était un homme dont la vie est loin d’être sans reproches à tel point que l’évêque d’Auxerre, Saint-Amathor, lui ordonne de mettre un terme à ses agissements.
Germain menaça alors l’évêque de mort. Face à cet acte de rébellion, le préfet Julien décida de faire rentrer par la force Germain dans le clergé. Il fut alors touché par la grâce et se consacre dorénavant au service de Dieu. Il brûle ses biens et se retire dans un monastère.
Devant une telle foi, il fut élu évêque d’ Auxerre le 7 juillet 418. En 428 le pape Célestin 1er ordonne à Germain de gagner l’actuelle Angleterre pour lutter contre l’hérésie des pélagiens.
Au cours de son périple Germain croisera à deux reprises le chemin de celle qui deviendra Sainte-Geneviève. C’est grâce à lui qu’elle va mettre toutes ses forces au service de Dieu.
Il fit aussi des voyages apostoliques en Bretagne, Provence et à Ravenne (Italie) où il mourut en 448.
Il fait partie des religieux gallo-romain. Sa fête est le 31 juillet.
Pourquoi notre église est-elle placée sous le vocable de Saint-Germain ?
Sans doute parce que l’évêque de Paris, Saint-Germain, avait une vénération particulière pour ce saint.
Où peut-on voir les représentations de Saint-Germain ?
Sur la façade, qui date de 1752. sa statue placée au-dessus de la porte centrale, au 1er étage, à l’emplacement d’une fenêtre condamnée; ou sur différents vitraux.
Le cimetière autour de l'église
Selon la tradition, le cimetière primitif de Fontenay était contigu à l’église Saint Germain, dont il occupait le flanc méridional.
Il en fut ainsi jusqu’en 1821, quand Madame Mallier fit don à la commune d’un terrain de 29 ares 53 centiares au lieu-dit « le Cornet », et d’une somme de mille francs pour les frais de clôture et de plantations.
La donatrice se réserve 10 mètres pour sa sépulture et celle de Monsieur Epoigny, bienfaiteur.
La commune fut autorisée à accepter ce don par ordonnance royale du 20 novembre 1821.
L’ancien cimetière resta abandonné pendant vingt ans.
Le 20 décembre 1841, le Conseil municipal prenait une délibération pour son nivellement, ainsi que pour la démolition de l’ancien corps de garde à l’angle de la rue de Rosny et de la rue de Neuilly, de façon à constituer une place convenable au centre du village.
Il est dit dans la délibération que les habitants du village se proposent d’exécuter eux-mêmes le terrassement « avec un profond sentiment de respect pour les restes inanimés de leurs pères, et avec tous les ménagements qu’il convient de prendre ».
Outre l’économie réalisée, cette décision a d’autres avantages tels que l’élargissement des rues de Neuilly et de Rosny, l’assainissement de l’église et l’établissement d’une promenade publique au centre du village.
L’opération aura lieu l’année suivante. A cette occasion, eurent lieu des transports de corps de l’ancien au nouveau cimetière, mais seules les familles aisées purent engager les frais occasionnés par ces transferts.
En 1993, un effondrement partiel du sol dans l’église a permis de découvrir des ossements provenant du cimetière ainsi que le caveau de Marie Angélique Giraud, épouse de Jacques Maquer, le seigneur du village.
Depuis le Moyen Âge, les inhumations dans les églises étaient pratiques courantes. Restreintes sous l’ancien régime, elles ne concerneront que les seigneurs, notables ou religieux.