Archives municipales - Patrimoine - Fontenay-sous-Bois

Maison de retraite intercommunale Hector Malot

Vue aérienne de la maison de retraire Hector Malot, 1971
Vue aérienne de la maison de retraire Hector Malot, 1971
Annexe de la Dame Blanche, mai 1968
Annexe de la Dame Blanche, mai 1968
Délibération de la création de la maison de retraite, novembre 1885
Délibération de la création de la maison de retraite, novembre 1885

Depuis de longues années la situation des vieillards indigents des communes du département de la Seine préoccupe les autorités.

Pour les abriter, les maires sont le plus souvent obligés de les faire arrêter comme vagabonds et de les envoyer soit à la maison de Nanterre, soit au dépôt de Villers-Cotterêts.

Pour mettre fin à ce déplorable état de chose, la préfecture de la Seine élabore un projet afin de créer à Fontenay-sous-Bois un hospice intercommunal où seront reçus les infirmes et vieillards de Fontenay, Vincennes et Montreuil.

Les trois communes se réunissent le 23 novembre 1885 pour jeter les bases de la fondation. Elles se réfèrent à la loi du 5 avril 1884 qui permet aux communes de s’associer pour accomplir une œuvre d’utilité générale. Elles s’engagent dans la réalisation d’un projet commun « humanitaire et philanthropique».

La conception de l’hospice est due à Monsieur du Mesnil, médecin en chef de l’asile de Vincennes et Maire de Créteil.

Pour commencer, l'hospice comprend soixante-dix lits. La dépense est couverte par les subventions des trois villes et par un prélèvement sur l’octroi de banlieue.

Le 13 août 1887, Jules Grévy, Président de la République française, signe le décret de création de l’Hospice Intercommunal de Fontenay-Sous-Bois, fondé par les communes de Fontenay-sous-Bois, Montreuil et Vincennes, dépendant alors du département de la Seine.

C’est la première fois que des communes se regroupent pour créer un hospice.  

L’architecte, Jacques-Paul Lequeux, s’est limité à moins de trois mille francs par lit.

Cela n’a pu être réalisé que grâce au rejet de toute dépense inutile de luxe et d’architecture, pour ne laisser subsister que l’utile et le nécessaire. Chaque commune participe aux dépenses d’entretien au prorata du nombre de lits qu’elles ont demandés.

L'hospice ne comprend qu’un seul bâtiment en forme de U d’un étage. La plupart des pensionnaires dormait en dortoir.

La cérémonie de pose de la 1ère pierre se déroule le 20 avril 1890 sous la présidence de Monsieur Poubelle, préfet de la Seine.

Arrivé en voiture à 14h30, il est reçu par les maires des trois villes, les pompiers formant une haie d’honneur et les musiques locales jouant leurs morceaux les plus entraînants.

Le maire de Fontenay, Désiré Richebois, prononce un discours. Monsieur Poubelle félicite ensuite les municipalités de leur entente pour accomplir cette œuvre philanthropique, procède à la pose de la pierre puis remet à l’architecte les palmes académiques.

Vers 16 heures, un lunch est servi aux invités qui, avant de se séparer, ont visité l’école Mot, nouvellement construite ainsi que la mairie. Le préfet quitte Fontenay à 17h.

L’hospice ouvre ses portes le 1er avril 1892.

Deux jours plus tard le même préfet, accompagné de monsieur Péan, président du conseil général, et de plusieurs notables revient à Fontenay pour procéder à l’inauguration.

On commence par la visite de l’établissement, puis les assistants se réunissent dans un des dortoirs pour écouter les discours. Désiré Richebois fait l’historique de la création de l’institution et en expose le but humanitaire. Une réception clôt la cérémonie.

En janvier 1896, les maires de Fontenay et Montreuil, reçus par le président de la République Félix Faure, lui proposent de visiter l’hospice.

Le président promet de faire coïncider cette visite avec celle qu’il a l’intention de faire à l’hôpital militaire de Vincennes le 14 février.

Accueilli par le préfet Poubelle et les maires des trois localités, il commence sa visite par le quartier des femmes, qu’il interroge sur leur situation, leur famille tout en leur prodiguant des paroles d’encouragement. La doyenne lui offre un bouquet en prononçant une courte allocution.

Après avoir parcouru la lingerie, le réfectoire et le quartier des hommes, il remet les palmes académiques à Edouard Squéville, maire de Fontenay-sous-Bois, et félicite le personnel pour la bonne tenue de l’hospice.

En 1918, un poste de secours est créé pour les soins d’urgence destinés aux blessés, victimes des raids aériens.

Dans les années 30, des bains-douches furent ouverts au public, comme le fut le chauffoir public, les jours de grand froid.

En 1934, l’agrandissement de l’établissement permet d’héberger trois cent quarante six pensionnaires. Ils ont à leur disposition des locaux clairs et bien aérés, des salles d’hydrothérapie, une salle de lecture avec TSF, un jardin d’agrément et un jardin potager.

Les cuisines sont dotées d’un matériel moderne et perfectionné.

Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères, inaugure les transformations le 25 novembre 1934. 

Dans son règlement de 1935, l’hospice admettait en priorité les indigents. Les bénéficiaires devaient être âgés d’au moins 20 ans, valides et présentés par le conseil municipal. Toutes les générations se côtoyaient à l’intérieur de l’hospice. Les administrés étaient tenus de « fournir à l’établissement, un travail approprié à leur âge et à leurs facultés ».

En contrepartie, ils recevaient une allocation officialisée par le Conseil d’administration. Ainsi, pendant plusieurs décennies, l’institution profita de ses propres ressources : élevage de porcs et de volailles, cultures fruitières et maraîchères. Lorsque la récolte dépassait la consommation courante, le surplus des fruits et des légumes était distribué aux cantines scolaires des communes.

De même qu’une partie des potagers était réservée à la culture des plants pour approvisionner les particuliers et les jardins ouvriers voisins. 

Les conditions d’admission reflétaient bien les préoccupations de la politique étrangère de l’époque.

Une délibération le Conseil d’administration de 1935 rappelle que seuls les français, italiens, polonais, belges ou luxembourgeois pouvaient être acceptés à l’hospice.

En 1937, la ville de Saint-Mandé s’associe aux trois communes fondatrices.

Entrée de l'hospice, avenue de Montreuil au début du XXème siècle
Entrée de l'hospice, avenue de Montreuil au début du XXème siècle

La construction de nouveaux pavillons est décidée en mars 1958. Les travaux commencent en octobre 1967 pour s'achever début 1971.

En 1984 l’hospice intercommunal devient la maison de retraite intercommunale.

A l’occasion de son centenaire, le siège de la Maison de retraite intercommunale reçoit le nom d’Hector Malot, célèbre écrivain ayant vécu de longues années à Fontenay-sous-Bois. Ses pavillons sont dénommés Paul-Cézanne, Paul-Gauguin, Claude-Monet, Auguste-Renoir et Alfred-Sisley.

De 2007 à 2010 d’importants travaux sont entrepris et les anciens bâtiments détruits.

Le 9 janvier 2010, la nouvelle Maison de retraite intercommunale est inaugurée. Elle compte maintenant 228 places (+ 10 en accueil de jour). Chaque pensionnaire dispose d’une chambre individuelle de 25 m², équipée d’une salle de bain. Nous sommes bien loin des dortoirs de 1892 !

La Dame Blanche, annexe de l’hospice de l’avenue de Montreuil (actuelle avenue Stalingrad) est acquise en 1948.

Construite en 1931, à l'occasion de l’exposition coloniale universelle organisée à la Porte Dorée, elle servait d’hôtel restaurant dans le Bois de Vincennes.

Utilisé par les allemands pendant la guerre 39-45, le bâtiment était depuis abandonné.

Les premiers résidents y entrent en décembre 1952. En 1960, une extension permet la création de 40 nouvelles chambres.

Consulter les cartes-photo de l'hospice .

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