Archives municipales - Patrimoine - Fontenay-sous-Bois

Le Fort de Nogent

Plan du premier Fort, 1831
Plan du premier Fort, 1831
Plan de la zone du Fort de Nogent, 1933
Plan de la zone du Fort de Nogent, 1933

Dans les années 1830, les autorités décident de créer pour la défense de Paris une série de fortifications pour assurer la défense de la capitale en cas d’invasion. 

Un premier fort est construit à Fontenay en 1831. Il fait partie dans les années 1840 de la nouvelle ceinture de fortifications de Paris. Situé sur la commune de Fontenay, il est nommé Fort de Nogent car ses canons sont appelés à défendre cette commune.

Une redoute avancée, sans troupes fixes est installée à quelques centaines de mètres (à l’emplacement de l’actuel quartier de la Redoute).

La guerre de 1870-1871 est le baptême du feu du Fort : de septembre 1870 à janvier 1871 des échanges de tirs ont lieu avec l’ennemi posté à Montfermeil, Chelles et Noisy.

Le 27 janvier le général Trochu annonce la capitulation. 

Le fort doit se rendre sans avoir été pris. Il est occupé par le 2e régiment d’infanterie wurtenbergeois. 

Le 9 mars 1871 Guillaume 1er roi de Prusse et empereur d’Allemagne est au Fort de Nogent et passe les troupes en revue.

Suite aux bombardements, les casernes de l’intérieur du fort sont reconstruites en 1874.

L’ attaque du Fort par les Francs-Tireurs et Partisans.

A partir de 1940, le Fort de Nogent est en partie occupé par la police militaire allemande (feldgendarmerie).

« A l’intérieur de la cour de la caserne, un bâtiment de construction légère tient lieu de réfectoire. C’est devant ce réfectoire que chaque matin, à 7h30, une soixantaine de soldats allemands venus de l’intérieur des fortifications se rassemblent pour l’appel.

Mercredi 20 octobre 1943 à 7h15 du matin, bien matinaux, deux jardiniers, calmes, paisibles, soignent avec une conscience émouvante leur petit potager. 7h30 les ordres hurlés par les sous-officiers allemands pour le rassemblement leur parviennent par-delà les murs du Fort.

 Adieu la culture ! Ils escaladent le mur avec une agilité que ne laissent pas soupçonner leurs exercices agricoles. Du haut du mur, ils lancent chacun leur grenade au milieu du rassemblement de soldats allemands. Elles n’ont pas encore éclaté que les deux jardiniers francs-tireurs, d’un saut rapide et souple, sont déjà retombés sur la terre molle du jardin. Vite, les bicyclettes, et en avant ! 

En quinze secondes ils descendent les collines de Nogent. Trois minutes après, ils roulent le long de la Marne.

Ce sont deux inconnus qui ont accompli cet exploit: le matricule 10295, présent aussi lors du déraillement sur la ligne Paris-Troyes dans la nuit du 8 au 9 octobre, qui disparut définitivement après cette seconde action et le matricule 10207 qui en était à sa quatrième attaque.

A eux deux, ils ont, ce jour-là, infligé à l’ennemi de lourdes pertes : deux morts et une dizaine de blessés, d’après nos estimations. »

Témoignage d’Arsène Tchakarian dans Les francs-tireurs de l’Affiche rouge, Messidor, 1986

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