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La maison d'Hector Malot

Hector Malot naît en Normandie à La Bouille en 1830.

Ses études le préparent à une carrière juridique mais il préfère consacrer sa vie à la littérature. Sa mère le soutient contrairement à son père, notaire et juge de paix.

Installé à Paris, il publie son premier article traitant de la botanique. En 1855, il obtient un vif succès avec son premier roman « Les Amants ». Les critiques le comparent déjà à Balzac.

Avec l’argent qu’il perçoit de ses romans et d’un héritage, il achète en 1862, un terrain mis en vente par la Ville de Paris et le Baron Hausmann, situé dans la zone retranchée du Bois de Vincennes, route de Fontenay (actuellement au 2 avenue de la Dame Blanche).

Quelques années plus tôt, le lac des Minimes est creusé à la place d’un ancien couvent, la gare de Fontenay est construite mettant la ville à 22 minutes de Paris. Hector Malot cherche à s’éloigner de la capitale, trop distrait par ses activités, le bruit, les fêtes …

La vente des terrains de la zone se fait difficilement. Les activités militaires proches ainsi que le réseau d’assainissement, à l’époque disparate et défectueux freinent les acquéreurs.

En 1867, il achète une deuxième parcelle pour sa sœur Prudence, à côté de la sienne.

L’écrivain fait appel, en 1864, à l’architecte Poitrineau (à on doit aussi la datcha de Tourgueniev à Bougival) pour construire une maison en forme de chalet en bois, couverte de lierre. Des auvents sont peints en rouge, le perron est entouré de glycine.

Malot est passionné par la botanique, son jardin est magnifique, rempli de fleurs et d’arbres. Il demande aux jardiniers de faire 3 saisons de fleurs : printemps, automne, hiver.

La clôture de sa propriété, comme toutes celles de la zone, doit respecter un cahier des charges précis : un muret pas trop haut et des grilles peintes en noir ou vert foncé.

La maison est composée d’un cabinet de travail à l’aspect sévère, où l’on retrouve la couleur rouge dominante des tapis, tentures et fauteuils.

Un salon avec une loggia ouvre sur le bois ainsi décrit  par l’écrivain : « un grand jardin qui est à moi et que l’Etat entretient comme je ne pourrais le faire ».

 

C’est là que grâce à une énorme capacité de travail, amassant une documentation impressionnante, il conçoit la plupart de ses romans, dont le célèbre « Sans Famille ».

Il travaille le matin de 6 heures à 11 heures et de 2 heures à 7 heures du soir. L’après-midi, il consacre un peu de temps à la lecture et à la promenade dans le bois de Vincennes, souvent avec sa petite-fille Perrine, née en 1893.

C’est un grand-père attentif. Tous les deux, ils vont faire des ricochets sur le lac et faire flotter des bateaux.

Hector Malot écrit : « Il est joli notre bois, plein de silence et de clarté. Je le connais dans les moindres détails, je l’aime comme un ami, toujours accueillant et discret, qui serait capable de comprendre mon attachement et d’y répondre».

 

Pendant la guerre de 1870, sa maison est occupée et pillée par les Prussiens. Il  n’assiste pas à cet évènement car, juste avant, il décide de quitter Fontenay pour se  réfugier, avec sa famille en Suisse.

Sa correspondance avec Victor Hugo et ses premiers écrits de « Sans famille » disparaissent.

Sous les mandats des maires Louis Legrand et Désiré Richebois, Malot devient conseiller municipal de Fontenay (1876-1885).

Mais ces fonctions publiques n’avaient pour lui qu’un médiocre attrait. Il démissionne en octobre 1885 suite à un désaccord avec la municipalité qui a accordé une autorisation trop longue à des marchands forains de s’installer sous ses fenêtres, pendant la fête patronale. La tranquillité si chère à Malot est en cause.

En 1905, l’écrivain est victime d’une attaque cérébrale, il décède dans son chalet le 18 juillet 1907, il avait 77 ans.

Il est enterré au cimetière de Fontenay.

Malot est toujours resté modeste et dit : « Je veux mourir sincère avec les idées qui ont dirigé ma vie. Je ne veux donc ni cérémonie religieuse ni phrase qui en dit long sur le caractère du romancier ».

Le chalet est démoli en 1964.

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